Je suis fermement convaincu que la somme des intérêts particuliers ne fera jamais un intérêt général. Je suis certain, que des intérêts électoraux ne sont pas une vision pour notre pays. Il n’est plus possible d’entendre des citoyens refuser le dialogue car on ne partage pas leurs opinions. Il est inacceptable d’entendre des appels à la violence de la part d’élus, de constater des refus d’application des décisions de justice, ou de remise en cause de l’état de droit, base de notre démocratie.

Quand l’ambition personnelle a remplacé l’ambition commune, alors le symptôme de cette maladie est l’abstention… et l’abstention donne naissance à la désespérance et un jour à la violence.

Le constat que l’on peut dresser après cette loi sur la réforme des retraites, que l’on y soit favorable ou non, est grave. Une remise en cause permanente de la démocratie représentative et de nos institutions, nous conduira à l’anarchie.

Comment un député peut-il remettre en cause la légitimité d’un autre élu, sous prétexte qu’ils ne sont pas d’accord ? Comment une personne qui détient un mandat (électoral ou syndical), peut il remettre en cause la démocratie représentative, alors qu’il en est lui-même issu ?…

A force de couper la branche où l’on est assis… on finit au sol…

Le temps de la raison doit impérativement revenir.

Le respect des opinions, de la liberté de penser et de dire, des institutions, des lois et de nos valeurs, des plus faibles et des plus fragiles, voilà, pour moi la base de nos valeurs.

Que l’on pense en terme électorale est important mais uniquement pour mettre le pays dans une perspective d’avenir. Il est temps que l’on puisse se pencher sur la vision de la France à quinze ou vingt ans. Un Georges Pompidou, voilà ce qu’il faut à ce pays.

Quand un élu oublie ses convictions pour penser à son ambition personnelle, alors il participe à la mort de l’intérêt général qui est la base de notre avenir.

Mais ce triste constat je le dresse aussi pour notre territoire. Les maires de nos communes se donnent à 100% pour le bien de leurs habitants. Je ne doute pas, étant moi-même élu local, que tous ont cette ambition chevillée au cœur.

Le chacun pour soi finira par nous nuire et nous reléguer

Il est temps, que l’on puisse travailler de manière trans-partisane au devenir du Pays Catalan et des Fenouillèdes. Il est temps de réunir l’ensemble des maires, mais aussi les Intercommunalités, tous les élus du Département sans aucune exclusive et les élus de la Région, pour travailler ensemble à ce que sera notre territoire dans vingt ans.

Nous devons définir une vision et la partager, et ainsi les actions à mener pour chaque territoire. Les besoins de la Cerdagne, ne sont pas les mêmes que dans la plaine du Roussillon, et ceux du Vallespir ne sont pas les mêmes que sur la Côte.

L’avenir de notre territoire dépendra de nos facultés à dépasser nos différences pour le bien de tous les citoyens. Dans notre tradition locale (Trèves de Dieu de Toulouges), il y a un temps pour la confrontation (les élections), puis vient le temps de la discussion pour le bien commun.

Le partage et la solidarité sont nos valeurs communes dans ce territoire, il est temps de les mettre en action dans le cadre d’une vision et d’un projet de territoire.

 

*David Bret, adjoint au maire de Canet-en-Roussillon.