L’extrême droite siègera désormais au Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales. Tel est le verdict de l’élection départementale partielle du canton 10 (Perpignan-5 Canohès). La France Insoumise/ NUPES exprime sa colère devant une situation résultant d’une succession d’erreurs constamment rééditées en dépit des alertes que nous avions lancées

Au-delà des accointances idéologiques repérables à droite qui ont permis d’acclimater des idées nauséabondes ; au-delà des bras d’honneur grossiers lancés par certains à gauche à l’idée de NUPES pourtant la seule stratégie en capacité de proposer une alternative crédible et une perspective majoritaire ; au-delà des déséquilibres structurels à gauche jamais intégrés dans les réflexions par esprit de rente ; au-delà de l’attachement pathétique à une formule de front républicain usée jusqu’à la corde totalement improductive et se révélant à l’usage même franchement contre-productive, c’est aussi l’attitude de la présidente de la région Occitanie Carole Delga qui doit interroger, tant ses responsabilités sont lourdes.

Elle qui n’a eu de cesse de se présenter comme un rempart à l’extrême droite, il est stupéfiant de constater à quel point chacun de ses engagements de campagnes a produit des résultats diamétralement opposés aux intentions complaisamment affichées.

Aux Municipales de Perpignan de 2020, elle est d’abord venue soutenir pour le premier tour une de ses vice-présidentes de région. Eliminée ! Pour le deuxième tour, elle vient soutenir le maire sortant de droite dans un improbable front républicain. Battu ! Et l’extrême droite conquiert sa seule ville de plus de 100 000 habitants !

A la Présidentielle de 2022, elle ne cesse de dénigrer de manière obsessionnelle le candidat le mieux placé à gauche (et nettement), Jean-Luc Mélenchon, contribuant de la sorte à l’empêcher pour un souffle (sans doute de médisances ressassées ?) d’éliminer du second tour la candidate d’extrême droite qu’elle était censée combattre !
Aux Législatives suivantes, elle s’ingénie à saborder l’accord de la NUPES qui redonnait à la gauche une perspective majoritaire, accessoirement au Parti Socialiste espoir et fierté. Elle vient soutenir dans les Pyrénées-Orientales un candidat socialiste dissident, pour mieux déblatérer sur les candidats de la NUPES, sans distinctions qu’ils soient Insoumis ou écologistes. Résultat, elle favorise l’élection de quatre députées d’extrême droite sur quatre circonscriptions ! Dans la région Occitanie qu’elle se faisait fort, non sans orgueil, d’ériger en rempart à l’extrême droite, on retrouve seize députés d’extrême droite élus !

A cette élection départementale partielle, elle vient soutenir les candidats de gauche sortants. Ils sont éliminés dès le premier tour ! En fin de compte, on se retrouve avec l’élection pour la première fois de candidats d’extrême droite au Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales.

Ce bilan est absolument édifiant ! Maintenant, Carole Delga va sans aucun doute poursuivre sa besogne en tentant par tous les moyens de pousser le Parti Socialiste, à l’occasion de son prochain congrès, à rompre avec la stratégie de NUPES. Une stratégie qui, il est bon de le rappeler, avait permis au Parti Socialiste de sortir de l’ornière tant idéologique qu’électorale dans laquelle la politique de trahison et de reniements menée sous les gouvernements du quinquennat Hollande avait eu une très grande part. Gouvernements auxquels Carole Delga avait largement participés !

Carole Delga se voulait rempart à l’extrême droite. Elle a davantage fonctionné comme passoire ! C’est ce que l’Histoire retiendra.

Francis DASPE, animateur de groupe d’action La France Insoumise / NUPES

 

Francis Daspe.