Ainsi se termine la session parlementaire, sur l’affaire « Benalla », comme un livre d’Histoire refermerait ses pages sur une période trouble et scandaleuse. Suite aux révélations du journal Le Monde, nous nous trouvons en présence d’une affaire d’Etat. On nous demande de comprendre l’insoutenable, il n’y a rien à voir, circulez !

 

Jour après jour, les récits furent contradictoires et inquiétants, surtout ceux prononcés sous serment auprès de la Commission des lois de l’Assemblée Nationale. Quelle aisance dans le rétropédalage ! Mais, où est donc passé la Vertu, si chère à Maximilien Robespierre !

 

Nul ne sait qui a dit vrai et qui a menti, mais forcément il y a certains coquins. Le Président de la République n’en sortira pas grandi et encore moins indemne de cette affaire. Malgré qu’il fanfaronne comme dans un western : «Venez me chercher ! », il préfère ne prendre aucune responsabilité, car, juridiquement il n’est responsable devant personne. Il le sait bien. Et pourtant, il faudra bien à un moment donné libérer les faits et les arguments avec beaucoup de précision et de vérité. Et dire qu’il avait fait de sa candidature celle du renouveau, qui devait faire baisser le chômage, lutter contre la précarité, moraliser la vie politique, donner envie aux jeunes de devenir millionnaires…

 

Comment ne pas se poser la question sur l’emprise surprenante d’Alexandre BENALLA au sommet du pouvoir ? Comment s’est-il imposé aussi rapidement, même en passant par le Parti socialiste ? Fulgurante ascension qui nous projette dans les errances de la vie politique française. Errances ayant pour noms : hypocrisies, copinages, ruses, manœuvres, compromissions, secrets d’alcôve, coups tordus, réalités désolantes. Assurément, ce n’est pas pour demain que nous serons conviés à découvrir les ornières du palais de l’Elysée. Une certitude prédomine, avec Emmanuel Macron, la République exemplaire est repoussée aux calendes grecques.
Henri RAMONEDA.