Figure médiatique et écrivain populaire, issu d’une famille modeste, Éric Zemmour ose renverser certains tabous depuis une décennie. Il dit tout haut ce que les autres pensent tout bas

 

Que l’on aime ou que l’on déteste, ses textes et ses déclarations publiques s’adressent à des hommes et des femmes d’une grande diversité sociale. Éric Zemmour laisse rarement indifférent.
De manière constante, il se moque de « la pensée unique ». Il sait que ce qui anime les hommes et les femmes, c’est la sincérité, particulièrement en politique.
Pour être sensible à ses écrits, il faut être capable de dire non aux préjugés et aux fourberies.
En somme, éveilleur de conscience, il est celui qui suscite les oppositions les plus hostiles. Mais pourquoi donc ?
Pour obtenir une réponse appropriée, il convient de se référer à Henri Guaino, homme politique et auteur de La sottise des modernes.
Il avait affirmé un jour dans une interview au Parisien : « Les castes qui encadrent la société française détestent ceux qui ne sont pas issus de leurs rangs ».
Cela vaut particulièrement pour Éric Zemmour, fils d’un chauffeur de taxi, qui devait travailler parfois plus de dix heures par jour, et d’une mère au foyer.
Quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse, il suscitera en vain les oppositions les plus hostiles.
Certaines personnes cherchent à le nuire, à le faire taire et ou l’abattre.
Charles de Gaulle a été l’homme le plus haï de France.
Le 4 juillet 1940, l’homme de l’appel du 18 juin fut condamné par contumace à la peine de mort, à la dégradation militaire et à la confiscation de ses biens, meubles et immeubles, par un Conseil de guerre réuni au palais de justice de Toulouse.
N’est-il pas aujourd’hui le mieux considéré des présidents de la Ve République ?
André Malraux, dans Les Chênes qu’on abat, ouvre un dialogue pour l’histoire avec Charles de Gaulle. Le titre de son livre est inspiré par Victor Hugo : « Oh ! Quel farouche bruit font dans le crépuscule… Les chênes qu’on abat pour le bûcher d’Hercule ».
Au cours des événements insurrectionnels de mai 1968, Daniel Cohn Bendit, Serge July et bien d’autres matières grises de la gauche libertaire ou prolétarienne scandaient en chÅ“ur le slogan « CRS – SS », histoire d’abattre une dernière fois le vieux chêne de la France libre !
Cela va sans dire, ces deux révolutionnaires indécrottables sont à l’origine du déclin français. Depuis 1968, ils n’ont jamais contribué à la pacification des esprits et ils ne renonceront en aucune manière à leurs idéaux, quitte à s’allier avec une frange de la bourgeoisie.
Pour Hervé Morin, président du parti Nouveau Centre puis Les Centristes, la déclaration de candidature d’Éric Zemmour relève « quasiment de la psychiatrie : le micro du Général de Gaulle, la posture du 18 juin… ».
Ne vient-il pas de déclarer également : « Si on veut avoir une chance de gagner, pas de Ciotti » ?
Pas de Zemmour, pas de Ciotti !!!
Voilà donc l’argumentaire ad nauseam qui consiste à répéter sans arrêt une affirmation jusqu’à susciter sans cesse la peur pour terrifier le corps électoral.
En juillet 1962, Gaston Deferre, maire socialiste de la ville de Marseille, n’avait-il pas déclaré à propos des rapatriés d’Afrique du Nord : « Français d’Algérie, allez vous faire réadapter ailleurs… Il faut les pendre, les fusiller, les rejeter à la mer… Jamais je ne les recevrai dans ma cité… » ?
Question brutalité, on peut donc affirmer sans se tromper qu’Éric Zemmour et Éric Ciotti se situent aux antipodes de feu Gaston Deferre, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin !
Si Éric Zemmour et Éric Ciotti sont des amoureux de la France, par contre d’autres personnages de la vie politique française sont plutôt des amoureux de la terrible citation de Richelieu : « Qu’on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j’y trouverai de quoi le faire pendre ! ».

Henri Ramoneda