« Les municipaux » un film enchaînant des situations aussi grotesques qu’ennuyantes

 

 

Lors d’un conseil municipal qui avait lieu pendant le tournage du premier long métrage « Les municipaux » à Port-Vendres , je demandai la parole : le scénario co-écrit par le duo d’humoristes Les chevaliers du fiel ne tournait-il pas en dérision l’ensemble des employés de la commune chargés d’un travail de terrain souvent laborieux, parfois ingrat ? L’ unanimité du ton réprobateur de mes collègues soulagea un temps ma conscience, mais je devais très vite me rendre à l’évidence.
Que pouvait-on apprécier dans ce scénario ? Pas grand-chose même si par indulgence, compassion ou compromission complice et compatissante, je m’échinais à chercher ce qui pourrait in extremis le réhabiliter.
l’histoire, la trame, très faibles en réalité, moquaient sans économie non seulement l’ensemble des équipes d’employés municipaux, mais présentaient un enchaînement de situations aussi grotesques qu’ennuyantes, des montages faits de grosses ficelles et d’accumulations de clichés, à grand renfort de vocabulaire souvent relâché et de trivialités mélangeant les genres d’un comique troupier bien franchouillard.
Les caricatures d’accents méridionaux aux relents de pastis et de « franche picole » ne manquaient pas. Tous ces ingrédients stéréotypés raillaient de façon affligeante et ridicule une catégorie de travailleurs, parfois leurs supérieurs.
J’accepte l’alibi selon lequel l’ensemble de la population contribuait à un jeu d’acteur révélant à de rares exceptions près quelques étincelles de talent. Celui des prises de vues mettant en valeur la beauté de notre site et de nos paysages n’était pas négligeable. Il saurait être apprécié des spectateurs et donnerait quelques couleurs et bouffées d’oxygène face à la lourdeur des séquences et de leurs enchaînements répétitifs.
Sans vouloir défendre à travers cette chronique un cinéma élitiste sortons nous grandis de ce coup de projecteur sur notre petit port ?
Je ne le crois pas, même si plus de cent mille personnes ont parait-il payé leur entrée pour aller voir ce film qui reste un opération commerciale bien menée et un splendide navet.
N’oublions pas les subventions dont il a bénéficié, subventions qui auraient pu, après avis d’un comité d’attribution sélectif, bénéficier à des artistes présentant des projets autrement plus intéressants.
« Les municipaux N°2 » arrivent sur nos écrans !
Je tremble !

 

Pierre LEBERGER
conseiller municipal de Port-Vendres, liste d‘opposition