Qu’elle est belle ma France ! Celle de Jacou le Croquant mettant le feu au château de l’immonde noble ayant assassiné son père. Qu’elle est belle ma France, celle des sans-culottes qui ont mis la royauté au pilori, qui ont détruit la Bastille. Celle de l’armée de l’an II, faisant face à tous les coalisés pour abattre la République naissante, les faisant reculer, défendant la cause du peuple. Celle du général Hugo (père de Victor) demandant à son aide de camp de donner à boire au pauvre Espagnol de l’armée en déroute râlant brisé, livide et mort plus qu’à moitié.

Qu’elle est belle ma France ! Celle de la Commune, de la Vierge Rouge (Louise Michel) et de tant d’autres femmes anonymes, qui ont donné leur vie pour que leur progéniture puisse vivre décemment sans avoir faim. Ces femmes, qui ont combattu les armes à la main les valets de Thiers, de Ferry, assassins de cette même Commune.

Qu’elle est belle ma France ! Celle de Jaurès prêchant pour la Paix, du général de Gaulle s’élevant contre le régime de Pétain. De Guy Moquet, de Jean Moulin et de tant d’autres, morts pour que nous puissions vivre libres. Ma France, celle des jeunes du contingent, qui ont déserté pendant la guerre d’Algérie, pour ne pas devoir tirer sur leurs frères algériens.

Ma France, celle qui savait, grâce à sa diplomatie, mettre autour d’une table des belligérants ou futurs belligérants et faire en sorte que finalement, c’était un traité de Paix qui était signé.

Les paillettes dans les yeux, il en faut, pour apporter un peu de sérénité dans nos âmes trop souvent meurtries, de bonheur peut-être, mais elles sont éphémères, tout autant qu’une rose même fraîchement éclose.

L’autre France, celle-là est éternelle.

 

Joseph Jourda