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Succession : Bernard Tapie, le coût de la fortune
(Franck Bouaziz РR̩daction Lib̩ration)
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Libération.- Bernard Tapie s’est éteint dans son hôtel particulier de la rue des Saints-Pères (VIIe arrondissement de Paris) qu’il avait acheté en 1986. Pourtant, depuis quelques mois, cette élégante bâtisse à la lourde porte bleue ne lui appartenait plus. Elle a été rachetée cet été par François Pinault, sixième fortune française qui a été propriétaire de La Redoute, la Fnac, des grands magasins du Printemps et dont la société Kering contrôle aujourd’hui les couturiers Yves Saint Laurent et Gucci. La vente a été signée pour la somme de 80 millions d’euros, immédiatement récupérée par les liquidateurs judiciaires des sociétés de Bernard Tapie.
Certes, l’entrepreneur déchu possédait un patrimoine évalué à 300 millions d’euros mais ses créanciers, et principalement l’ex-Crédit Lyonnais, lui réclament 400 millions. C’est d’ailleurs pour cette raison que le tribunal de commerce a prononcé en mai 2020 la liquidation judiciaire de ses deux principales sociétés : Groupe Bernard Tapie (GBT) et Financière et immobilière Bernard Tapie (FIBT). Une décision contestée par l’intéressé et sur laquelle la cour d’appel devrait se prononcer au mois de décembre.

Outre son hôtel particulier, Bernard Tapie était également propriétaire d’une villa à Saint-Tropez : La Mandala, évaluée entre 50 et 70 millions d’euros et d’une maison à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) qui en vaudrait 10 millions. Enfin ses actions dans le groupe de presse marseillais La Provence pourraient être valorisées à 50 millions d’euros selon son entourage.

En revanche, il ne possède plus ni yacht (Le Reborn cédé en 2014 pour 44 millions d’euros) ni jet privé. Tous deux ont été vendus afin de limiter au maximum les coûts d’entretien de son patrimoine, selon un proche de l’homme d’affaires décédé. De son côté, son épouse, Dominique Tapie, à travers la société Dolol, détient un hôtel particulier à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), acheté à plus de 15 millions d’euros.

 

Accepter ou non la succession

 

Afin d’éviter la vente de ses biens, Bernard Tapie avait proposé à ses créanciers un plan de redressement qu’ils n’ont pas accepté.

Une question majeure va donc se poser à son épouse et ses quatre enfants : accepter ou non la succession, compte tenu des risques financiers qu’elle comporte, si la liquidation judiciaire de tout le patrimoine est effectivement confirmée.

Ses descendants pourraient finalement choisir d’accepter la succession «sous bénéfice d’inventaire», de manière à prendre le temps d’évaluer les conséquences d’un accord ou d’un refus. La gestion des affaires judiciaires en cours devrait échoir à Laurent Tapie, l’un des deux fils, déjà très investi dans le patrimoine et les procédures en cours de son père.