Vacances on oublie tout

Normalement, c’est aujourd’hui, samedi 23 juillet 2011, si l’on en croit les professionnels du tourisme, que la célèbre station balnéaire ancrée aux pieds des Pyrénées côté Méditerranée devrait – ENFIN ! – afficher complet à tous les étages. Car ici, comme ailleurs sur l’ensemble du littoral roussillonnais, ces mêmes professionnels du tourisme sont catégorigues : “Le début de saison est plutôt poussif, pour ne pas dire morose… Le mois de juin a été en de nombreux points bien meilleur que la première quinzaine du mois de juillet (…)”.
En effet, hôtellerie de plein air, traditionnelle, meublés et locations diverses ont avancé cette date depuis le début de la saison estivale comme étant le signal fort d’un été enfin confortablement et durablement installé sur le calendrier, dans les plannings et autres cahiers de réservation. Reste à savoir encore, et encore, si la météo se joindra aux festivités – dans l’immédiat, selon les prévisions annoncées, ce serait moins sûr… – tout en se consolant quand même par le fait que c’est ici, sur les bords de la Méditerranée, que les températures, dans l’air comme dans l’eau, sont les plus appréciables et de saison sur la carte de l’hexagone. Grand lumignon continuez de prier pour nous !
En tout cas, celles et ceux qui adorent Argelès-plage sous le signe de la cohue estivale : avec ses “rosalie” branquignolantes, avec ses bazars où l’on jette la maison par les fenêtres, avec son brouhaha, son boucan, son grand tralala et son “tagada souin-souin” vertigineux, avec ses enseignes aux couleurs tapageuses et bigarrées comme un tapis de Turquie, avec ses touristes à la blancheur Persil ou rouges comme un cul fessé (selon l’arrivage), avec sa fourmilière de gens, sa suée de monde, avec ses divertissements dont ses inépuisables et incomparables fêtes (permanentes) à Neuneu, avec ses comédiens qui balayent les allées piétonnes, avec sa musique enragée mais inimitable qui permet à chacun(e) de donner du galoubet en terrasse, avec ses glaciers d’enfer (les plus beaux-clinquants et les mieux achalandés de Catalogne) mais aussi ses marchands de peaux d’anguilles, avec ses chevaliers du mètre (linéaire), avec ses maîtres queux qui naviguent entre Caraïbes (hors saison) et Port-Argelès (c’est l’été !), avec ses forains multi-cartes qui cassent la barraque tous les soirs (tellement ils regorgent de talent et ils font fort), avec ses célébrités, ses comiques et ses vieilles toupies qui défrayent toujours la chronique en se mettant en vedette pour une portion de paëlla (ou une assiette de moules-frites), avec ses écoutes et ses secrets, avec ses ronflements sous la tente qui soulèvent jusqu’au sable de la plage du Racou, avec ses hasards qui tombent sous la main, avec ses cyclistes qui ont un petit vélo dans la tête et qui pédalent uniquement dans les sens-interdits et les allées piétonnes (?), avec son cinéma, avec ses illusions et ses rencontres “avec” lendemain(s), avec ses comptoirs du cru où viennent s’échouer Saintes-Nitouche et pousseurs de beaux sentiments, “champions du monde” (des leveurs de coude) et 1er Prix de l’épate, avec ses gueules enfarinées, avec ses “macache bono” entre “mon oeil!” et “du flan!”, voire “et ta soeur!”… “mazette!” : tous ceux-là, tous ces amoureux et passionnés d’un Argelès-plage qu’il ne retrouveront nulle part ailleurs, devraient être généreusement servis à partir d’aujourd’hui. Car, pour toutes ces raisons, et tant d’autres, Argelès-sur-Mer sera toujours unique, pour nous faire venir l’eau à la bouche, guigner une chose, monter le coco, avoir les yeux plus grands que le ventre… et tant d’autres Envies in-es-ti-ma-bles ! Un bon goût de revenez-y, en somme.