Les Racines Profondes des Emeutes
(par Claude Barate universitaire, ancien député)
Au moment où le Président de la République et sa première ministre s’interrogent sur les origines des émeutes qui viennent de frapper notre pays, il n’est pas inutile de leur en rappeler les causes profondes.
Tout vient, dans les années 50-60 de la découverte par un certain nombre d’intellectuels révolutionnaires de la fin prévisible de l’utopie marxiste. Dès ces années le marxisme rentre en crise, les doutes naissent sur l’exemple soviétique. Il apparait très clairement que « Moscou ne sera pas la nouvelle Jérusalem »….
Dès lors que le communisme n’est plus en mesure de servir la libération de l’humanité, les défections se multiplient sans que ces intellectuels qui se sont trompés sur le marxisme et l’utopie communiste, renoncent à la recherche d’une révolution qui conteste un système politique et social qu’ils détestent.
Le marxisme était un chemin qui conduisait à la vérité d’une société parfaite dans laquelle l’homme cessait d’être aliéné, grâce à la prétention d’une détermination scientifique de l’évolution des sociétés. Comme si l’homme était capable de prévoir et de déterminer l’avenir… Utopie funeste qui a conduit aux régimes autoritaires et à leur corollaire, la privation des libertés essentielles des hommes, les répressions, avec les résultats que tout le monde connait désormais…
Il fallait donc s’écarter du marxisme, tout en recherchant les outils d’une révolution contre le système existant. La recherche était d’autant plus nécessaire que le capitalisme ne s’était pas effondré mais au contraire avait fortement évolué vers plus d’humanité, au moment même où le monde ouvrier n’aspirait plus à la révolution, mais souhaitait une insertion sociale meilleure : élévation plutôt que lutte des classes.
Pour conduire la révolution, il fallait donc trouver d’autres leviers. Il fallait suivant l’expression du sociologue Alain Touraine « rechercher les nouvelles contradictions historiques pour radicaliser les tensions sociales et politiques ». Il fallait retrouver les acteurs des futures luttes révolutionnaires : remplacer, à titre d’exemple, « la lutte des classes par la lutte des races » !
Cette nouvelle gauche n’est plus marxiste, mais pour conduire à la révolution, elle va essayer de déconstruire ce qui est socialement organisé, distinguer des catégories et les dresser les unes contre les autres. L’effondrement du marxisme communiste en 1990 va faciliter et accélérer la chose : fini la lutte contre l’économie de marché, contre la mondialisation, mais mise en exergue des diversités et des minorités qu’il conviendra d’essayer d’unir dans la lutte contre l’ordre occidental.
Tout est bon pour diviser, on essaye de créer le racisme dans une France qui ne la jamais connu, la culture woke tente de s’imposer, le féminisme n’essaie pas d’apporter une amélioration du statut des femmes, mais de s’opposer au male blanc chargé de tous les défauts, l’individualisme poussé à l’extrême génère une religion des droits de l’hommisme, qui conduit à la désintégration sociale.
La mémoire des peuples sera un des premiers lieux d’affrontement : Il s’agira de dégager tout ce qui aura pu être négatif dans leur l’Histoire. En France l’attaque portera sur la colonisation, sur la traite des esclaves, sur les faiblesses ou les défauts des hommes qui ont fait notre histoire. Exit les Rois, Jeanne d’Arc, Colbert, Napoléon et tant d’autres. Il faut se repentir de tout, de la colonisation (la France y aurait tant fait souffrir les pays concernés), de l’esclavage (comme si la France avait été au centre du trafic). Et l’éducation nationale, depuis 40 ans, accompagne le mouvement ; désormais l’histoire est déstructurée, les élèves ne suivent plus un fil constructeur narratif. On saute du coq à l’âne, le plus souvent avec une vision négative des choses. Parce que l’histoire des peuples est un élément essentiel de leur âme, de leur pacte de vie commun, il faut à tout prix la déstructurer.
Pourquoi Emmanuel Macron, a-t-il pu participer à cela, lorsqu’il a dit qu’il n’y avait pas de culture française, ou, en Algérie, que la colonisation avait été un crime contre l’humanité ?
Il savait pourtant que tout le monde a été colonisé par tout le monde et notamment l’Algérie berbère chrétienne, colonisée par les arabes puis les ottomans.
Il savait également que la conquête d’Alger par les Français avait mis fin à la traite des esclaves qui y était organisée, comme il savait le potentiel que nous avions laissé en Algérie au moment de la décolonisation en 1962.
Pourquoi cette volonté d’abaisser l’image d’un pays, et avec quel résultat : au plan international une image de faiblesse, en interne une image dégradée.
Croit-il que c’est comme cela qu’on rend les jeunes fiers d’être Français ?
Cette action destructrice, qui tend à casser l’Histoire d’un pays, est dans la logique des mouvements factieux incarnés aujourd’hui par Jean-Luc Mélenchon, ses comparses et autres S. Rousseau ; elle ne peut pas être dans celle d’un Président de la République.
Or l’émeute, quelle qu’en soit ses caractéristiques ethniques ou sociales, a montré un trait commun à tous les émeutiers, ils n’aiment pas la France. Et qu’on ne me dise pas que c’est un problème social, la France et ses collectivités ont beaucoup fait pour ces quartiers, ces territoires perdus de la République.
Il y a peu de pays au monde qui donnent de telles capacités de développement aux enfants. Comme le disait l’autre jour, à Marseille, une maman visiblement musulmane, à de jeunes émeutiers « travaillez à l’école au lieu de faire les imbéciles ».
Il ne m’appartient plus de faire des propositions pour répondre à ces émeutes, mais il est certain que l’ordre républicain rétabli, il faudra être ferme vis-à -vis des parents, vis-à -vis des enfants qui doivent suivre obligatoirement les formations nécessaires à leur insertion dans la société.
On a dit souvent qu’ils avaient les mains sales parce qu’elles étaient vides. Alors il faut par tout moyen qu’elles soient pleines ! Quant aux autres, voyous, dealers et autres la prison. Et pour les étrangers la prison et l’avion. Ils ne sont pas obligés d’aimer la France, mais s’ils la détestent, qu’ils la quittent.
Dernier conseil au Président, qu’il revienne sur la phrase prononcée contre l’assimilation. C’est par elle et non par une immigration incontrôlée que se règleront les problèmes.
Claude Barate, universitaire, ancien député