*Par Claude Barate universitaire, député honoraire

 

« Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude » vieux proverbe de droit romain.

Mon dernier article sur Ouillade.eu en soutien du golf de Villeneuve-de-la-Raho m’a amené à recevoir pas mal de témoignages de soutien même si quelques-uns s’interrogeaient sur le qualificatif de « gauche rabougrie » que j’avais accolé à certains opposants.

Je dois dire que le terme m’est venu parce que je suis agacé du comportement de certains responsables départementaux et il montre qu’à côté d’une gauche rabougrie, existe une gauche moderne, ouverte sur le monde.

Bien sûr, ce terme ne concerne pas une grande partie des manifestants, qui ont comme seul défaut d’être trop crédules.

C’est ainsi qu’ils croient que le golf réalisé va prendre l’eau du lac et qu’il va falloir réduire la consommation de chacun pour permettre d’arroser le golf.

Ils suivent ce pseudo journaliste mais vrai militant, qui affirme que la réalisation du golf entrainerait ces restrictions ; ils écoutent ces dirigeants du département qui se gardent bien de leur dire que l’utilisation des eaux du lac étant de leur responsabilité, il ne peut pas y avoir de prélèvement si ces mêmes dirigeants ne le veulent pas. Ce qui veut dire que le golf n’aura comme ressource en eau pour sa pelouse que l’eau épurée de la station correspondante, qui sans cela serait directement rejetée dans la mer.

Je suis surtout agacé de voir que pour cacher leur propre turpitude les dirigeants du Département détournent l’attention de leur incurie, pour diriger la vindicte vers ce pauvre terrain de golf.

En effet le problème ce n’est pas un terrain de golf qui ne sera arrosé que par l’eau d’une station d’épuration, mais le manque d’eau conjoncturel dans le département.

Pourtant de grands ouvrages hydrauliques ont été réalisés dans le passé, à une époque où pourtant il pleuvait et neigeait suffisamment, sans qu’on ait besoin de se préoccuper des besoins en eau. Mais c’était par des personnes qui savaient préparer l’avenir du département.
C’est ainsi que le barrage de Vinça et la retenue d’eau de Villeneuve-de la-Raho ont été réalisés en 1976 sous l’impulsion du sénateur socialiste Léon-Jean Grégory, un homme intelligent, lui-aussi.

C’est ainsi aussi que le barrage de Caramany sera inauguré en 1994 par le président René Marqués, après avoir été lancé en 1986 par son prédécesseur Guy Malé.

(Qu’il me soit permis de préciser que mandaté par Guy Malé et René-Jean Camo, le patron du monde agricole, j’avais en ma qualité de nouveau député, en 1986, obtenu de Jacques Chirac alors 1er ministre, la subvention d’Etat et celle européenne du FEOGA nécessaires à la réalisation de l’ouvrage.)

Depuis, plus rien, ou presque.

La gauche a pris la direction du département en 1998.

Y a -t-il eu d’autres barrages ou d’autres retenues d’eau comme à Villeneuve ? Non ! L’eau du Rhône s’est-elle rapprochée du département ? Non ! A-t-on trouvé sous le Karst des Corbières d’autres sources d’approvisionnement ? Non ! Y a-t-il eu suffisamment d’opérations pour réalimenter les nappes phréatiques à partir des barrages et autres retenues ? Non ! A-t-on mis en place et engagé un plan de réalisations de retenues collinaires ? Non ! A-t-on soutenu suffisamment les communes pour leur permettre de rénover leur réseau de distribution d’eau potable et éviter ainsi les pertes d’eau potable massives qui caractérisent ce département ? Non ! A-t-on mis en place une politique forte et systématique de récupération des eaux traitées en sortie des stations d’épuration ? Non !

C’est cela que la gauche qui dirige le département veut faire oublier en utilisant le futur golf de Villeneuve comme un bouc émissaire. Elle ne parait pouvoir agir que par des interdictions de faire ceci ou cela.

J’en conclus au contraire que puisque cette gauche-là est incapable de faire quoi que ce soit d’essentiel, il est grand temps que les intercommunalités du département se réunissent en syndicat. Et d’abord pour mettre en place le schéma départemental d’aménagement du territoire dont le département a tant besoin. Pour sortir d’une politique de mise en place de rustines au profit de plans d’actions cohérents et coordonnés. Pour soutenir le développement économique avec la mise en place d’une armature urbaine cohérente qui apporte à chacun dans le département, les services éducatifs, culturels, sportifs ou encore sanitaires.

Enfin, puisque le département n’a pas satisfait à cette tâche, que ce syndicat prenne en main la recherche d’eau vitale, laissant à chaque intercommunalité la responsabilité de la redistribuer.

Il m’importe peu, que celui ou celle qui sera placé à sa tête, soit de gauche ou de droite. L’essentiel, c’est qu’il soit compétent, volontaire et doté de bon sens, et qu’on arrête ces pleurnicheries permanentes aussi inutiles que néfastes.

 

Claude Barate, député honoraire