Les élèves de l’école Victor-Hugo lisent les portraits d’enseignants résistants.
Les autorités dont le sénateur Jean Sol, la présidente du Conseil départemental Hermeline Malherbe, la vice-présidente et maire-adjointe d’Ortaffa Marie-Pierre Sadourny, la conseillère régionale Marie Thérèse Costa-Fesenbeck, le délégué départemental du Souvenir Français Général Gilles Glin…
Dans le cadre du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, hier jeudi 13 mars 2025 avait lieu dans la cour de la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale (DASEN), un hommage aux enseignants des Pyrénées orientales qui donnèrent leur vie pour la France lors de ce conflit
Parmi les représentants d’associations et de services départementaux…
Le nom de Candide Rossell dévoilé.
Les enseignants des Pyrénées-Orientales ont joué un rôle crucial dans la Résistance et l’éducation malgré les conditions difficiles. Certains ont été arrêtés, déportés ou exécutés pour leur engagement contre l’occupant nazi.
Cette cérémonie était conjointement organisée par Anne Laure Arino, Directrice Académique de l’Education Nationale et le général Gilles Glin, Délégué Départemental du Souvenir Français.
Face aux marbres de l’ancienne école normale de Perpignan listant les enseignants du département morts pour la France lors des deux conflits mondiaux, on notait la présence de nombreux élus : du sénateur Jean Sol, de la présidente du Conseil départemental, Hermeline Malherbe, de Marie Pierre Sadourny-Gomez, vice-présidente chargée de l’éducation, de Marie Thérèse Costa-Fesenbeck, d’adjoints au maire et conseillers municipaux de Perpignan, comme Edouard Gebhart et David Tranchecoste.
Pour les services départementaux, la direction départementale de la gendarmerie nationale, la direction du Centre du service national et de la jeunesse, la délégation militaire départementale étaient représentées.
De nombreuses associations, comme l’AMOPA (association des membres de l’ordre des palmes académiques), la SMLH (section des membres de la Légion d’Honneur), les comités du Souvenir Français, les Anciens Combattants, avec leurs porte-drapeaux, avaient tenu à être présents à cet hommage.
Lors de la cérémonie, Jérôme Parilla, historien de la SHAM (section histoire et arts militaires) et président du comité d’Ille-sur-Têt du Souvenir Français, rappela le parcours de Candide Rossell, enseignant résistant andorran en présence de son fils. Celui-ci dévoila le nom gravé de son père rajouté à la déjà longue liste des morts pour la France figurant sur les stèles.
Les élèves de l’école Victor Hugo de Perpignan, présents avec leurs professeurs, lurent plusieurs portraits d’enseignants résistants.
Des gerbes furent déposées aux pieds des marbres glorieux par la DASEN et le DG66, puis par la présidente du conseil départemental. Une Marseillaise chantée a cappella conclue cette émouvante cérémonie.
Anne-Laure Larino et le Général Gilles Glin entourant les élèves.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux enseignants des Pyrénées-Orientales ont perdu la vie en raison de leur engagement dans la Résistance ou de leur participation aux combats des armées françaises
La mention “Mort pour la France” a été attribuée à ceux dont le décès était directement lié à des faits de guerre. Ces enseignants ont souvent été tués au combat, ou arrêtés et fusillés par les Allemands pour des activités qualifiées de terroristes entre 1942 et 1944, ou sont morts en captivité ou en déportation.
La mention “Mort pour la France” est attribuée dès lors que la preuve est rapportée que le décès est imputable à un fait de guerre, que ce décès soit survenu pendant le conflit ou ultérieurement comme ce fut le cas pour Candide Rossell. Les demandes sont instruites par le ministère des Armées.
Pour le centenaire de la première guerre mondiale, le Souvenir Français avait rendu hommage aux enseignants, « maitres soldats » morts pour la France, de façon décentralisée dans leur école ; Héritiers des “hussards noirs de la République” ces enseignants étaient chargés de transmettre les valeurs républicaines et laïques aux jeunes générations après les lois scolaires de Jules Ferry en 1882.
Ces instituteurs étaient perçus comme des soldats de l’éducation, engagés dans la mission de laïciser l’enseignement et de promouvoir les idéaux républicains. Leur rôle était crucial pour enraciner le régime républicain au cÅ“ur de la société française.
Pour l’hommage aux enseignants morts pour la France pendant la Seconde Guerre Mondiale, nous avons choisi un hommage centralisé face aux marbres glorieux de l’ancienne école normale de Perpignan qui portent leurs noms. Les enseignants des Pyrénées-Orientales ont joué un rôle crucial dans la Résistance et l’éducation malgré les conditions difficiles. Certains ont été arrêtés, déportés ou exécutés pour leur engagement contre l’occupant nazi.
Ainsi, parmi les enseignants notables des Pyrénées-Orientales pendant la Seconde Guerre mondiale, on peut citer Camille Fourquet. Né le 10 février 1890 à Maureillas, il était instituteur et résistant. Il a joué un rôle important en tant que responsable départemental des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) et président du Comité départemental de Libération des Pyrénées-Orientales.
Les enseignants des Pyrénées-Orientales pendant la Seconde Guerre mondiale ont eu une influence significative sur leur communauté. Leur engagement dans la Résistance et leur dévouement à l’éducation ont laissé une empreinte durable. Ils ont non seulement transmis des connaissances, mais aussi des valeurs de courage, de solidarité et de résistance face à l’oppression.
Leur influence se fait encore sentir aujourd’hui, à travers les cérémonies de commémoration et les initiatives éducatives qui perpétuent leur héritage. Les enseignants actuels continuent de transmettre ces valeurs à leurs élèves, assurant ainsi la pérennité de l’esprit de résistance et de solidarité.
C’est le cas du jeu d’évasion du Souvenir Français sur le thème des » chemins de la Liberté » des réseaux de passeurs résistants de 1942 à 1944.
Soixante-dix neuf enseignants se sont portés volontaires pour accueillir dans leur classes l’équipe de bénévoles du Souvenir Français en 2025 !
Le général Gilles Glin terminait son allocution par cet exemple des valeurs transmises par nos enseignants à leurs élèves. Il s’agit ici d’un sujet de rédaction proposé par son institutrice, en novembre 1944, à une élève de 13 ans en classe de certificat d’études : « Le sujet : vous avez pris part au cortège organisé le jour de la Toussaint en souvenir des morts de la guerre ; racontez ce que vous avez vu et dites vos impressions ».
La jeune élève conclue ainsi sa rédaction :
–« Au soir de ce jour de la Toussaint, j’ai ressenti un plus grand amour pour la Patrie. Le sang versé par tous ces martyrs ne doit pas être vain. Je dois aussi relever mon pays. Il ne faut pas que nous revoyions une autre guerre. Alors tous, main dans la main, nous devons travailler chacun à notre place à la grandeur et à la libération entière de notre chère France ! ».
Elle reçue la note de 7,5 sur 10 et obtint brillamment son certificat d’études…
Merci à nos enseignants d’hier… et d’aujourd’hui !