Chaque année, plus de 21 000 emplois saisonniers sont proposés dans les Pyrénées-Orientales, dans les secteurs du tourisme et de l’agriculture

Pour une bonne partie de ces serveurs, animateurs, cuisiniers, ouvriers agricoles, sauveteurs ou conseillers de vente, se loger dans une des treize communes touristiques du département est un parcours du combattant.

Ces difficultés rencontrées par ces travailleurs saisonniers pour se loger ont poussé l’État à inciter fortement les communes touristiques, au sens du Code du tourisme, à s’engager sur le sujet et à conclure une «convention pour le logement des travailleurs saisonniers ».

Dans les Pyrénées-Orientales, les services de l’État ont engagé une démarche partenariale en lien avec l’ensemble des acteurs concernés, permettant la réalisation de diagnostics précis, concertés, et ancrés dans les réalités de terrain.

Sur le territoire de la communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole (PMM), les constats convergent :

– Plus de 20 % des employeurs interrogés disent rencontrer des difficultés de recrutement liées au logement ;

– Un quart d’entre eux prend déjà en charge la question, notamment dans l’hôtellerie de plein air ;

– La précarité du logement concerne en particulier les travailleurs saisonniers de plus de 30 ans, souvent avec enfants, qui sont pourtant les plus aptes à répondre aux besoins des employeurs.

Chaque commune a toutefois ses spécificités. Ainsi, sur le littoral, la problématique du logement saisonnier concerne essentiellement les employés du secteur touristique : à Sainte-Marie-la-Mer, la saison est courte comparée à celle de Canet-en-Roussillon ; au Barcarès, les défis se posent tant en période estivale qu’hivernale. A Perpignan, le public cible comprend également les travailleurs agricoles.

Malgré les solutions déjà existantes, comme l’implication de certains employeurs ou la mise à disposition de logements communaux, plusieurs enjeux restent prégnants (notamment l’allongement de la saison et des contrats générant un besoin en habitat de longue durée) et nécessitent une mobilisation collective aux fins de proposer des solutions durables.

Ce jeudi 3 juillet 2025, quatre conventions pour le logement des travailleurs saisonniers ont été signées par l’État, représenté par Thierry Bonnier, préfet des Pyrénées-Orientales, PMM , représentée par Alain Ferrand, 1er vice-président et :

– la commune du Barcarès représentée par Marie-Hélène Charles, adjointe au maire ;

– la commune de Canet-en-Roussillon, représentée par Stéphane Loda, maire ;

– la commune de Perpignan représentée par Marion Bravo, adjointe au maire;

– la commune de Sainte-Marie-la-Mer représentée par Edmond JORDA, maire.

Ces conventions formalisent un engagement partagé et définissent un cadre d’actions concret afin d’accroître l’offre de logements pour les travailleurs saisonniers, autour de quatre axes essentiels :

• Le recensement des besoins des salariés et la mobilisation de solutions de logement existantes et potentielles ;

• La création de nouveaux logements à destination des travailleurs saisonniers, par l’exploration de pistes nouvelles, telles que la réhabilitation de logements vacants ou la création d’hébergements temporaires adaptés ;

• L’amélioration de la mobilité pour faciliter les déplacements des travailleurs saisonniers ;

• La promotion de l’accès à l’information et à l’accompagnement : il est essentiel que les employeurs et les salariés saisonniers soient informés des dispositifs d’aide au logement existants.

Ces nouvelles signatures portent à dix le nombre de conventions en vigueur dans le département, dynamique qui concerne tant le littoral que la zone pyrénéenne (mai 2024 : Saint-Cyprien ; juillet 2024 : Argelès-sur-Mer et Banyuls-sur-Mer ; février 2025 : Font-Romeu et Les Angles ; avril 2025 : Collioure)*.

Thierry Bonnier, préfet, souligne “l’importance de la concertation et de la coordination à l’échelle intercommunale pour répondre aux enjeux d’attractivité et de fidélisation des saisonniers, rouage essentiel des activités touristiques et agricoles du territoire. Pour être en capacité de répondre aux besoins des professionnels qui peinent à recruter et améliorer l’accompagnement des saisonniers, il faut être inventif : prospecter, sensibiliser, réhabiliter, créer”.

 

*NDLR. Force est de constater que dans la plupart de des communes du littoral des P-O, les signatures de telles conventions n’ont pas résolu le problème. Loin s’en faut ! Visiblement, dans la pratique, ces “dispositifs d’aide au logement” dont se gargarisent les élus, certains syndicats et les autorités ne répondent pas au problème car ils manquent cruellement d’ambition. De l’avis de professionnels du secteur, ce type de convention est “absolument obsolète !”. Cette saison estivale encore, et encore, un nombre important de saisonniers vont devoir dormir “à la belle étoile”, sur la plage ou dans leur voiture, dans des conditions hygiéniques lamentables.