Par un communiqué en date du 28 juillet 2025, le maire de Maureillas-Las-Illas, Jean Vila, a répondu à un article paru le 14 juillet 2025 dans les colonnes du quotidien départemental L’Indépendant, au sujet des inondations à Las Illas du 12 juillet 2025. Sa réponse, aux yeux de certains habitants, minimise les dégâts occasionnés par ces inondations et met en avant son action censée résoudre enfin ce problème d’inondations récurrentes

 

Charles Koeck, ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris, doctorat en Mécanique des Fluides de l’Université Pierre et Marie Curie de Paris, souhaite rappeler les faits et rétablir la réalité :

-“Depuis la crue dévastatrice du 23 octobre 2019, nous constatons que le dossier n’a guère avancé : de nouvelles études sont en cours et aucune solution concrète au problème n’a encore été esquissée.

La raison de cette perte de temps est simple : depuis six ans, la mairie s’est basée sur un diagnostic erroné.

En effet, la mairie a voulu obstinément rendre responsables des inondations deux propriétaires du bassin versant amont : mon épouse Danielle Laverny et la famille Quintana, éleveurs à Las Illas.

Cette accusation a commencé dès le lendemain de la crue d’octobre 2019, quand le maire d’alors M. André Bordaneil  a publiquement mis en cause les propriétaires dans un article du quotidien L’Indépendant*.

Elle a perduré sous la nouvelle municipalité dirigée par M. Jean Vila, qui a réussi à faire adopter ce point de vue par le sous-préfet d’alors M. Bassaget et par voie de conséquence par les services techniques de l’État. Il s’agit du fameux « problème amont » que M. Jean Vila n’a cessé de brandir à chaque réunion du Conseil municipal lorsque le sujet des coulées de boue à Las Illas était abordé.

Fort de ses certitudes et conforté par un audit éminemment contestable confié par la mairie à la société PURE Environnement, le maire M. Vila a porté plainte contre X en septembre 2021, ainsi que deux habitants du hameau ayant subi des dégâts. Une pétition a également circulé, promue par M. Nils Haentjens, conseiller municipal, demandant l’interdiction des élevages sur le bassin versant.

Ces plaintes contre X ont été déposées de façon irréfléchie, sans que la mairie ait invité au préalable les deux propriétaires à une réunion pour étudier posément ce soi-disant « problème amont ».

Les plaintes ont bloqué l’intervention de l’État, en vertu du principe de séparation des pouvoirs. C’est ainsi que la mairie a manqué le train du financement étatique que le sous-préfet M. Bassaget avait prévu en 2022 pour les travaux hydrauliques réparateurs à réaliser en zone urbaine.

Pour une raison inconnue, ce n’est qu’en janvier 2023 que la Gendarmerie a procédé aux auditions des deux propriétaires mis en cause, pour donner suite aux plaintes contre X déposées en septembre 2021.

La situation s’est éclaircie après le départ du sous-préfet M. Bassaget fin 2023 : lors d’une énième visite sur site des services techniques de l’État, en janvier 2024, les élevages de la famille Quintana ont été mis hors de cause et les travaux censés régler le problème amont ont été officiellement agréés avec la DDTM et le RTM ; ils ont été réalisés en suivant par M. Quintana.

Comme prévu et constaté lors du violent orage du 12 juillet 2025, ces travaux n’ont rien changé, pour la simple raison que les inondations sont dues majoritairement aux ouvrages aval construits par la mairie en 2014 sans étude hydraulique préalable: buses très largement sous-dimensionnées, avaloir mal conçu, voirie au-dessus des buses canalisant les débordements du ruisseau vers l’aire de bivouac et les habitations en aval.

Plus de deux ans après leur audition, malgré de multiples demandes envoyées par mon épouse Mme Danielle Laverny au Parquet de Perpignan, les deux propriétaires ne savent toujours pas où en est la procédure et s’ils sont coupables ou pas des dégâts occasionnés par les crues du ruisseau dont la mairie a bouché le lit avec des buses minuscules.

Pourtant, les travaux hydrauliques en zone urbaine ne pourront pas démarrer tant que la situation judiciaire des plaintes contre X ne sera pas officiellement et définitivement réglée et les responsabilités clairement établies.

Pour finir, je note avec satisfaction que dans son communiqué, M. le maire Jean Vila reconnaît l’impact déterminant du dérèglement climatique. Il ne lui reste plus qu’à reconnaître la responsabilité des travaux communaux faits en 2014…”.

 

Charles Koeck, ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris, doctorat en Mécanique des Fluides de l’Université Pierre et Marie Curie de Paris,

 

Communiqué Maire – 28juillet25

Pétition contre les élevages à Las Illas – sept 2021

Résumé inondations Las Illas – Août 2023