Tribune Libre/ Claude Barate* : “Non, le macronisme n’est pas un mélange insolite de centrisme et de gaullisme”
par adminLuc le Sep 11, 2025 • 17 h 48 min Aucun commentaire*Par Claude Barate, universitaire, député honoraire
Dans un article, Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen centriste et ancien président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, vient de de définir le macronisme comme « un mélange insolite de gaullisme et de centrisme ». C’est une erreur majeure
Centriste, le macronisme l’est peut-être dans sa vision européenne et dans l’organisation d’une société libérale au plan politique comme au plan moral. Il l’est également dans sa volonté de rechercher un équilibre dans les diverses politiques mises en œuvre. D’où son refus de qualifier les choses par leur vrai mot et d’adapter les politiques en conséquence.
Mais gaulliste, le macronisme ne l’est pas. D’ailleurs n’est pas gaulliste qui veut.
Le macronisme pourrait se rapprocher du gaullisme si son leader avait une idée de la grandeur de la France, ce qui n’est visiblement pas le cas. Il pourrait s’en rapprocher également s’il mettait la protection de l’homme au centre de ses préoccupations, ce qui n’est visiblement pas le cas non plus.
Il pourrait encore s’en rapprocher s’il avait cherché dès le départ à équilibrer les finances publiques, renforcer le potentiel économique, agricole et industriel, ce qui n’est pas non plus le cas, trop pris dans sa volonté de mondialisation.
Il aurait pu s’en rapprocher, si pour unir les Français, au lieu de s’adresser à diverses catégories d’électeurs, un coup à droite, un coup à gauche, il s’était adressé à tous les français en les protégeant et en leur parlant de la grandeur de la France.
Bref, le macronisme aurait pu se rapprocher du gaullisme si son géniteur avait aimé la France et les Français.
Mais ce n’est pas ce qui s’est produit. Certain de sa supériorité intellectuelle, le monarque élu, n’a pas voulu écouter le peuple.
Comment pourrait-il d’ailleurs écouter le peuple, sans le comprendre. Pour comprendre le peuple, il faut d’abord connaitre le réel dans lequel ce dernier vit.
Le peuple souffre d’une immigration insuffisamment maitrisée, d’une insécurité grandissante, d’une perte de pouvoir d’achat. Il souhaite une école réellement formatrice et un régime de santé réellement opérationnel.
Qu’importe, puisque l’élite et le premier de cordée, peuvent penser à la place du peuple : La mondialisation des échanges doit régler tous les problèmes., avec une seule préoccupation corollaire, la politique de l’offre. Le reste est secondaire ou presque.
Sebastien Lecornu, le nouveau Premier Ministre doit y prendre garde.
S’il veut réussir là où les autres ont échoué, il ne le fera qu’en écoutant et entendant les besoins du peuple.
Je dis bien les besoins et non pas les désirs.
Les désirs du peuple sont souvent mortifères et vont toujours à l’encontre de ses besoins.
Les Français sont ainsi faits, ils adorent les causes dont ils détestent les effets :
– ils ont adoré la retraite à 60 ans, mais ont détesté la perte du pouvoir d’achat qui en a, mathématiquement découlé.
– ils ont adoré les35 heures avec la détestation du même effet.
– Je les vois avoir un désir d’élections législatives à la proportionnelle, qui conduiraient inéluctablement, à l’instabilité politique actuelle qu’ils détestent.
Non, il faut que le nouveau gouvernement saisisse la chance de faire ce dont les français ont besoin et qui est démontré par tous les sondages depuis longtemps :
– Augmenter le pouvoir d’achat des français, ce qui passe par une augmentation des salaires sans augmentations les charges salariales.
– Rendre le pays plus sûr, ce qui passe par une politique répressive plus sévère.
– Maîtriser les flux migratoires pour écarter toute remise en cause de notre identité culturelle et permettre qu’on choisisse les immigrés et qu’on mette en place les mesures qui facilitent leur assimilation.
– Sortir d’une éducation déformée par l’idéologie woke et le pédagogisme, et former nos enfants au raisonnement, base de savoir, but ultime de la formation de l’homme et du citoyen.
– Enfin, sortir de l’Administration hypertrophiée de la santé pour répondre aux besoins, par la déconcentration sur les préfets et la décentralisation sur les régions.
– Sortir de l’étouffement normatif qui empêche notre agriculture, notre industrie et notre économie de se développer.
– Refuser les dictats idéologiques de l’écologie radicale pour soutenir l’écologie constructive et raisonnable.
Bref, il faut que le gouvernement écarte les idéologies et les démagogies et parte du réel. La France doit se redresser !
*Par Claude Barate, universitaire, député honoraire