(Vu sur la Toile)
Orléans : l’État français condamné à indemniser un détenu après avoir endommagé sa console de jeux
(Article de Jeanne Durieux • Rédaction Le Figaro)
Le Figaro.- L’État français responsable de la disparition et de la dégradation d’effets personnels d’un détenu. Selon des informations de L’Écho Républicain et confirmées par Le Figaro, un prisonnier incarcéré dans le Loiret a obtenu 200 euros de dédommagement après que son disque dur de console de jeux a été abîmé et sa manette égarée lors d’un transfert entre le centre de détention de Châteaudun et celui d’Orléans-Saran, le 23 août 2022.
Le prisonnier a ainsi pu « soutenir que ses biens ont été endommagés au cours du transfert », engageant la responsabilité de l’administration pénitentiaire, a estimé le tribunal cité par le quotidien régional.
Un prisonnier occupé est moins violent
« Les consoles de jeux peuvent être achetées sur les fonds propres du détenu, sur un catalogue approuvé par le ministère de l’Intérieur, et uniquement en centre de détention ou en maison carcérale », précise auprès de France 3 la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Dijon (DISP), dont dépendent aussi les centres de Châteaudun et Orléans.
Par ailleurs, les consoles achetées via le catalogue n’ont pas de connexions Internet, et sont réservées aux prisonniers qui purgent des peines longues. « En outre, sur mesure disciplinaire, cela fait partie des choses dont le détenu peut être privé s’il a, par exemple, un comportement violent », complète encore l’instance auprès de France 3.
L’administration pénitentiaire insiste sur leur efficacité : un prisonnier occupé est théoriquement moins violent – et donc moins fauteur de troubles au sein de l’enceinte.
Des troubles dont se passeraient bien les établissements pénitentiaires français, surchargés. Le nombre de détenus y atteint 84 311 au 1er septembre 2025, une hausse par rapport à celui enregistré au 1er août, selon des données publiées mardi 30 septembre par le ministère de la Justice. Les prisons françaises comptaient seulement 62.614 places opérationnelles au 1er septembre, soit une densité carcérale de 134,7%. Celle-ci dépassait même les 200% dans 24 établissements ou quartiers pénitentiaires et 150% dans 66 autres. En un an, les prisons françaises comptent 5 342 détenus de plus.
La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière la Slovénie et Chypre, selon une étude publiée en juillet 2025 par le Conseil de l’Europe.
(Source : journal Le Figaro)