Ce dimanche 8 décembre 2024, au lendemain de la “résurrection” de Notre-Dame de Paris (qui bizarrement n’est pas ce matin à la “Une” du quotidien local), nous assistons dans les colonnes du journal L’Indépendant à la “renaissance” du maire du Barcarès, Alain Ferrand…

 

Certes, chacun a le droit de se défendre. Même Alain Ferrand. Certes, un journaliste a le devoir d’informer. Même L’Indépendant.

Mais on ne nous fera pas croire que le maire du Barcarès – à l’écouter et à le lire – a été emprisonné, placé en détention provisoire pendant 6 (six) mois, pour rien, pour NADA, par pur hasard ou presque, par incompétence de la Justice. Même si, c’est aussi vrai, l’erreur judiciaire est (trop souvent) un mal français.

Car, par la magie du verbe, c’est de cela dont il s’agit ici : des propos étalés sur deux pages complètes (pages 2 & 3 du journal du jour) – citons au passage également la Une et la page 6, un publi-rédactionnel** dédié à la gloire du Royaume de la glisse d’Alain Ferrand – à partir desquels le maire du Barcarès déroule, d’une manière qui peut choquer, inquiéter, mais surtout d’une manière provocatrice son Heure de vérité.

Désormais, du moins pourrait-on le penser, à la lecture de cette interview, où il fait feu (à défaut de pépite) de tout bois, chacun(e) pourra se faire une idée du personnage, la main sur le coeur ; en fait peut-être pas car le coeur est à gauche et pour Alain Ferrand certains de ses ennuis viendraient des Cocos. Oups !

Certes, dans ces confessions, qui n’ont pas été sans scrupules de conscience l’imagine-t-on, et devant un tel élan lyrique, devant une telle hypallage inattendue, face à une telle audacieuse anacoluthe, chacun(e) sera tenté(e) de rendre à César ce qui lui appartient. Mais, ici, qui est César, où est César ?

Dans cette interview fleuve, digne de celle que pourrait tenir un Chef d’Etat à l’avant-veille d’une censure, par exemple, Alain-Ferrand-Mai(t)re-du-Barcarès délivre un message : il montre qu’il n’a peur de rien. Même pas en rêve ! Et ce même si ces six (6) mois d’incarcération ont été trés éprouvant pour lui et les siens.

A voir, maintenant, si sa critique du système judiciaire – en tout cas d’enquêtes uniquement menées à charge dont il aurait été LA victime, selon lui -, tel un Charlemagne mêlé à la grande épopée des Croisades va lui permettre de rebondir, de redorer son blason et, surtout, de l’innocenter.

En attendant, conseil d’Ami comme dirait l’Autre, Alain Ferrand devrait se méfier de son entourage et s’appliquer ce vieil adage : “Mon Dieu, gardez-moi de mes amis ! Quand à mes ennemis, je m’en charge !” (citation attribuée à Voltaire). Nous n’en dirons pas plus. Pour l’instant.

 

L.M.

*Si Alain Ferrand ne peut pas, pour l’instant, mettre les pieds dans sa mairie du Barcarès – où il reste interdit de séjour par décision judiciaire -, il peut en revanche consulter dans son bureau de 1er vice-président de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM). Qu’il se méfie des murs qui ont parfois des oreilles… seulement lorsqu’ils sont incrustés de micros, évidemment.

**La Municipalité du Barcarès verserait annuellement des centaines de milliers d’€uros au groupe de presse La Dépêche du Midi pour faire fructifier sa propagande dans les pages du journal départemental des P-O. La Ville du Barcarès (environ 6 000 habitants) est dans les P-O, la collectivité locale qui achète le plus d’espaces publicitaires dans L’Indépendant, loin devant par exemple Perpignan (environ 120 000 habitants). Vous avez dit “bizarre” ? Comme c’est effectivement bizarre.