Ci-dessous la lettre que Charles Campigna, conseiller municipal de gauche, vient d’adresser au maire, Antoine Parra, ainsi qu’à tous les élus de la Ville d’Argelès-sur-Mer :

 

“Mesdames et Messieurs les élu(e)s d’Argelès.

Concernant l’invitation à la commémoration du 8 mai 1945, je souhaite exprimer ma profonde préoccupation face à l’exclusion de l’opposition de cette cérémonie. Il est particulièrement déconcertant que l’invitation soit formulée par le maire et son équipe municipale, alors que, traditionnellement, cette responsabilité doit incomber au maire et à son conseil municipal, incluant ainsi toutes les voix représentatives de notre village.

L’absence d’invitation pour l’opposition ne reflète pas l’esprit Républicain, de démocratie et de collaboration qui devrait prévaloir lors de telles occasions solennelles. La commémoration du 8 mai 1945 ne devrait pas être un événement partisan, mais plutôt un moment de rassemblement, d’unité et de respect envers ceux qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté. Exclure une partie des élus de cette cérémonie envoie un message regrettable, divise notre communauté au lieu de l’unir et conforte l’esprit partisan et sectaire du maire actuel et de son équipe municipale.

De plus, je ne souhaite plus participer à des cérémonies en présence d’élus qui refusent de débaptiser une rue* honorant la mémoire d’un individu ayant dénoncé des résistants, des communistes, des juifs, durant la Seconde Guerre mondiale. Ce choix est non seulement contestable, mais il constitue également une offense à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie pendant ce conflit, ainsi qu’envers tous les résistants et anciens combattants qui ont lutté pour la liberté.

Avec ce maire plus rien ne nous étonne, et son équipe municipale malheureusement non plus.

J’appelle donc à une réflexion sur l’importance d’inclure toutes les voix dans des moments aussi significatifs pour notre histoire collective

Je vous remercie de votre attention et de votre compréhension”.

 

Charles Campigna
Conseiller municipal d’opposition d’Argelès-sur-Mer

*Charles Campigna fait ici allusion à la “Rue Alfons Mias”, du nom d’un triste individu originaire du village Palalda (commune d’Amélie-les-Bains) et décédé à Barcelone, en Catalogne, dans l’Espagne franquiste où il s’était réfugié après avoir été démasqué dans les P-O.