Jeremiah Baudrie s’est installé, confortablement, à la galerie “Le 1992”, située 1 rue de la Fraternité, dans le coeur historique de Collioure, pour accrocher son étonnante exposition : “Un mélange entre le graffiti, l’écriture et le pop art. Je reprends les codes de l’écriture, du collage, du dessin et du graffiti : du bruit, des cris mis sur toile ou sous verre”. Passionnant, tout simplement

-“Entre gravures au compas sur une table de lycée et lignes à copier en punition, les expérimentations graphiques et les ressentis se diluent et se déclinent sur les supports qui contiennent le chaos contrôlé” (Jeremiah Baudrie).

 

Jeremiah Baudrie a grandi à Anvers (Belgique) jusqu’à l’âge de 14 ans. En 1992, son père, Johannes Baudrie, voulait déjà s’installer à Collioure, en tant qu’artiste-peintre, bien évidemment. “Nous y sommes restés durant seize ans. Seize années durant lesquelles il a peint plus de 1 600 Å“uvres. Ayant grandi dans un milieu artistique, l’envie de créer m’a toujours démangé. Je me suis lancé dans quelques expositions, mais…”.

Mais c’est d’abord dans la restauration et l’hôtellerie, essentiellement, qu’il a fait carrière : “J’ai quitté l’hôtellerie en 2011 afin de devenir infographiste et webdesigner, pour me rapprocher du monde de la créativité. En 2011-2012, j’ai étudié à l’IDEM qui a été un merveilleux tremplin pour cette reconversion réussie. Cette envie sommeillait en moi depuis mon enfance. Ce métier m’a de de nouveau rapproché du milieu artistique et la volonté de me replonger dans l’art plastique”.

L’objectif désormais est de continuer dans cette voie, en laissant de côté la création sur ordinateur pout passer 100% au manuel et la matière : “La rencontre avec Kris Dufay (qui expose également au « Le 1992 »), céramiste de Bages, fut une révélation ; le contact avec la terre et la technicité de la céramique et les émaux m’a donné envie d’approfondir le monde de l’argile. Les mois qui vont suivre seront essentiellement dédiés à cet apprentissage”.

 

Plusieurs expositions, dont certaines transpyrénéennes, sont entrain de se mettre en place également “mais ça sera la surprise !”, nous confie-t-il.

En parallèle, il continue à chercher de nouveaux artistes afin de développer la fameuse Gueulerie d’Art, à Bages, et ses expositions décalées et originales.

Jeremiah Baudrie et Esaïe Dahmane-Aloujes, venu ce jour-là en voisin, deux passionnés d’un certain art d’écrire Collioure artistiquement.

 

“Pour moi Collioure fait entièrement parti de mon ADN, Catalan d’adoption mais Colliourenc et Bagéen avant tout… Avec la touche d’autodérision belge anversois !, dit-il. Collioure m’a apporté un savoir vivre, être et des amitiés de trente ans qui me procurent toujours autant d’émotions et de bonheur. Un grand merci à mon père qui m’a permis de vivre cette vie sous les étoiles de Collioure”.

 

Propos recueillis par L.M.

L’expo est visible jusqu’au 2 janvier, de 10H à 12H et de 14H à 18H (fermeture le lundi)