Arrivé tout droit du département de la Vendée, “il” est embauché, en octobre 2022, comme directeur de cabinet à la mairie d’Espira-de-l’Agly (environ 3 600 habitants), dont Philippe Fourcade est le maire. La relation entre les deux hommes se passe le mieux du monde… jusqu’à la dissolution de l’Assemblée Nationale, le 9 juin dernier

 

Son épouse est en effet encartée au RN (Rassemblement National). Dans le cadre de l’élection législative anticipée, elle se met donc tout naturellement au service de la députée candidate à sa propre succession, Anaïs Sabatini, sur la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales. La seule limite que le couple s’impose est de ne pas militer sur Espira-de-l’Agly. A préciser toutefois que l’intéressé ici concderné ne milite pas.

A la suite d’une publication sur les réseaux sociaux, le maire d’Espira-de-l’Agly reconnaît la dame sur des photos de campagne de la candidate. Ni une ni deux, Philippe Fourcade aurait alors convoqué son directeur de cabinet pour lui demander d’interdire à sa femme de militer pour le Rassemblement National, car “cela pourrait nuire à l’image de la mairie”. Celui-ci  refuse d’accéder à cete requête car il ne se voit pas interdire à sa femme “d’exprimer librement ses opinions, d’autant plus qu’elle ne le fait pas sur le territoire de la commune”

Face à ce refus, le maire convoque son directeur de cabinet pour lui signifier sa mise-à-pied pour une durée maximale de quatre mois, dans l’attente d’être fixé sur son sort. Une mise-à-pied a pour conséquence que l’employé ne se voit pas verser son RIFSEEP.

Père de trois enfants et une femme sans activité professionnelle, il se voit alors ponctionner la moitié de son salaire, en pleine vacances estivales. Il se voit également obligé de rendre son téléphone professionnel et interdit d’accéder aux locaux de la mairie. En parallèle, le maire intime l’ordre à ses élus de ne pas contacter le directeur de cabinet, sous aucun prétexte (dans les faits, plusireurs élus ont bravé l’interdit et lui ont renouvelé leur soutien discret).

Négociant son départ avec le maire, il finit par être embauché ailleurs dans la région, en août dernier, comme directeur de cabinet.

L’attitude du maire est d’autant plus surprenante qu’il n’aurait pas eu les mêmes pudeurs de gazelle quand sa propre DGS*, soumise à un devoir strict de neutralité, a publiquement soutenu sur sa page Facebook le 18 juin la candidate Annabelle Brunet** sur la 1re circonscription. Surprenante encore davantage, confie une Espiranenque “Quand on sait qu’Anaïs Sabatini a réalisé 58% des suffrages aux dernières élections sur cette commune”… à moins de deux ans des prochaines Municipales, peut-être un signe ? Ou un signal.

D’ailleurs, in situ, il se murmure de plus en plus, dans les couloirs même de la mairie d’Espira-de-l’Agly, ainsi que dans les rues de la commune, qu’une liste menée par un enfant historique du village, proche d’une personnalité politique locale de premier plan, se préparerait…

A suivre.

 

L.M.

*DGS = Directeur Général des Services.

**Annabelle Brunet, élue catalaniste, conseillère départementale du canton VI des P-O (Perpignan I).