L’émissaire dans lequelle coule la nappe d’eau sur un longueur de 1 kilomètre.

 

Connaître son près de chez soi tant qu’humain qu’environnemental, fait de chacun d’entre nous un éventuel lanceur d’alerte. J’en suis, je baigne dans mon Ribéral* viscéralement. Ainsi, pas plus tard que hier matin, j’ai pu m’apercevoir d’un phénomène étrange. Alors que je me baladais le long de l’émissaire pézillanais**, j’observais que celui-ci avait été totalement rasé de ses herbes invasives débordantes : du bon boulot effectué par la faucheuse mécanique de la commune. Sauf que…

 

Le bassin artificiel dans lequel ont pris refuge les poissons.

 

Sauf que suite aux inondations de 1999, ce canal a été créé dans le but de détourner La Berne*** trop voisine du village. Depuis, dans celui-ci, un naturel s’est agrégé en flore et faune aquatique constituée d’écrevisses, de poissons dits blancs (chevesnes, ablettes, gardons, carassins, goujons…).

Pourquoi ? Parce qu’en creusant profondément l’émissaire, la première nappe phréatique avait été percée. Ainsi, l’eau source de vie y coule sans discontinuité depuis des années.

Ces poissons ne sont donc pas là par hasard. A partir des proches cours d’eau existants (La Têt**** en autres ), à l’état d’œuf, ils ont été transportés via les pattes d’oiseaux et notamment celles des canards. Toute une histoire – na-tu-rel-le – qui s’affirme lentement mais sûrement à travers les temps.

 

Alors quoi !

 

Eh bien, l’observateur passionné que je suis s’est aperçu que les poissons de l’émissaire ont fuit la faucheuse pour se réfugier plus bas vers la rivière qu’ils n’ont jamais connu. Ils sont des milliers, coincés dans un réservoir artificiel, attendant une crue hypothétique afin de rejoindre le fleuve salvateur. Bientôt victimes des grands échassiers ou cormorans déjà sur place, temporairement, ils crèvent de faim. Une hécatombe s’annonce.

J’espère que les grands protecteurs de la nature que sont les associations FRENE66 – France nature environnement (FNE) – et autres “chiennes de garde” – au sens figuré, of course, ici… -, des débits réservés sur la France entière, sortiront de leurs bureaux procéduriers pour sauver ceux pour qui ils prétendent se battre…

Quant aux gardes pêche du departement des P-O, sentinelles dévouées de nos rivières et lacs, souhaitons qu’ils puissent intervenir sur ce site « réserve de pèche » autrement que par la verbalisation (soixante-cinq contraventions cette année / source journal L’Indépendant du 5 novembre 2023).

Le débit de la Têt n’étant en rien responsable, on peut toutefois s’alerter de cette situation. A bon entendeur…

 

Freddy Rabasse, lanceur d’alerte (citoyen engagé et enragé !)

*Ribéral : région naturelle des Pyrénées-Orientales comprise entre les Aspres et les Fenouillèdes

**Emissaire pézillanais : c’est un très large profond fossé, créé sur la commune de Pézilla-la-Rivière après les inondations de 1999. Il a pour but de détourner les eaux de la Berne*** vers la Têt****

***La Berne : cours d’eau qui prend naissance sous les pentes de Forca Réal en creusant son lit vers le village de Pézilla-la-Rivière

****La Têt: fleuve côtier des Pyrénées-Orientales

 

 


La rivière salvatrice dans laquelle vient se jeter la nappe.

Dans la réserve de pêche, sauvons les poissons.