Dans la perspective de la rencontre des Clubs et Mouvements de gauche du 7 février 2021 par Zoom, voici les “22 idées pour 2022” adoptées le 28 septembre 2020 par le Club D12*. La proposition n° 10 développe plusieurs idées pour essayer de répondre à la crise de la démocratie, qui sera le thème débattu le 7.

Ces propositions seront développées dans un Manifeste qui sera adopté en juillet 2021 lors des « Rencontres d’été » traditionnelles du Club D12.

*Présidé par Jean-Marie Cambacérès, ancien député PS de la 2e circonscription du Gard (1988-93), membre du Conseil économique, social et environnemental

 

 

“22 idées pour 2022”

 

01/Renforcer la gouvernance mondiale, pour la lutte contre le réchauffement climatique, la décarbonisation des économies, la protection de la biodiversité et la lutte contre les pandémies.
02/Relancer la dynamique de la COP21, notamment en soutenant la tenue tous les deux ans d’un grand forum mondial de la société civile sur ces thèmes en sensibilisant en priorité l’ensemble des pays francophones.
03/Utiliser dans les organisations internationales, dans l’Union Européenne et dans chaque pays plus systématiquement un nouvel indice de Bien-être social (BES) complémentaire ou alternatif au PNB et prenant en compte des critères environnementaux notamment.
04/Retrouver le message universaliste et internationaliste de la France, ISF-vert, environnement, modèle social, lutte contre la faim dans le monde, accès à l’eau, droits de l’homme, état de droit, liberté d’expression….
05/Pour une nouvelle Europe, plus sociale, plus écologique, plus démocratique et plus souveraine (énergie, santé, numérique, défense, alimentation) et accueillant mieux les migrants.
06/Pour une francophonie plus active, renforcer les médias francophones à l’international, la présence de la langue française sur internet, la possibilité aux associations francophones d’entrer dans l’OIF même si elles n’ont pas la nationalité des pays membres.
07/Pour un partenariat plus poussé avec l’Afrique, augmenter l’APD pour aller vers 0,7% du PNB, accepter le droit d’initiative des ONG africaines pour les projets finançables par l’APD).
08/Remettre en avant nos valeurs et nos idéaux : éthique, honnêteté, service public, protection des minorités et meilleur accueil des migrants, justice sociale et fiscale. Établir une réforme fiscale globale permettant de baisser la pression fiscale notamment sur les classes moyennes.
09/Rétablir l’autorité de la République sur tous les territoires, pour assurer la sécurité des personnes et des biens, par le recrutement de policiers et de gendarmes et le rétablissement de la police de proximité
10/Vers une VIe République : instauration d’une Vice-Présidence de la République et élection présidentielle en tandem, suppression du poste de 1er ministre, suppression de la possibilité de dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président et renforcement du rôle du Parlement (ordre du jour, contrôle), instauration d’une dose de proportionnelle (plus de 10% sur liste nationale) sans baisse du nombre des parlementaires, suppression de le Cour de justice de la République, indépendance du parquet, réaffirmer le rôle de la troisième assemblée constitutionnelle représentant la « société civile » et la « parole citoyenne », institution d’un « droit de rappel » permettant aux citoyennes et aux citoyens de demander le « retrait » d’un élu local ou parlementaire, une fois par mandat (nécessitant une pétition de 12,5% des inscrites,25% des votants et 50% de « pour »).
11/Prendre des mesures, en amont, pour démocratiser, diversifier et mieux adapter la haute-fonction publique (nationale et territoriale), tout en gardant le principe des concours pour préserver pour toutes et tous l’égalité des chances.
12/Approfondir la décentralisation avec de nouveaux transferts de compétences et de moyens notamment aux Régions. Tout faire (activité économique, transports, santé, services publics, culture, réseaux numériques) pour faciliter le maintien, l’installation ou le retour dans les territoires ruraux pour enrayer et inverser ce qu’on appelait la « désertification rurale ».
13/La culture doit être un instrument puissant de cohésion nationale, d’ouverture et de créativité de la société et de rayonnement de la France. Mais à côté des grandes institutions publiques, il faut favoriser la reconnaissance et l’accompagnement de nouvelles pratiques qui émergent souvent loin des circuits institutionnels et relancer « l’éducation populaire ». Il faut donner à toutes et à tous les moyens de comprendre le monde pour pouvoir le transformer.
14/Instauration d’une journée nationale et mondiale de la laïcité, le 9 décembre, sur le modèle de la Fête de la Musique ce qui permettra de réaffirmer les principes fondamentaux de la loi de 1905 et mise en place d’une Conférence Nationale du Vivre Ensemble et de la Cohésion sociale (inégalités, quartiers, monde rural, outremers) avec budget autonome et déclinaisons régionales, réunissant : les services de l’Etat (dont éducation nationale, renseignement et sécurité, justice, affaires étrangères), les collectivités locales et les principales organisations représentatives de la « société civile ».
15/Considérer pleinement les territoires des outremers comme faisant partie de la communauté nationale et reconnaissance de la dimension ultramarine comme atout au développement de la France.
16/Mise en place, par la loi, selon le principe de la « démocratie paritaire » de mesures propres à assurer aux femmes l’égalité d’accès et la pleine participation aux structures du pouvoir et à la prise de décision. Pour donner aux femmes les moyens de pleinement partager la gouvernance et d’exercer des responsabilités à tous les niveaux de la vie publique et politique.
17/Que les budgets prennent en compte systématiquement : le « présent » (salaires, services publics, protection sociale, chômage, santé, éducation, sport, culture…) et le « long terme » (transition écologique, décarbonisation de l’économie, protection de l’environnement et de la biodiversité, recherche) ainsi que la reconquête de notre « souveraineté ».
18/Favoriser les nouvelles formes d’agriculture, d’économies d’énergie, d’aménagement du territoire et de mobilités : agro-écologie, agro-forestation, bien-être animal , utilisation des énergies autres que les énergies fossiles (hydrogène notamment). Inciter à ne pas climatiser à moins de 21°C en été et ne pas chauffer à plus de 19°C en hiver. Organiser et soutenir une réelle « multipolarité urbaine », par un réseau de villes moyennes reliées entre elles, par le train ou les voies navigables chaque fois que cela est possible.
19/Instaurer un « revenu de transition écologique » de 160 euros par mois pour les lycéens, étudiants et apprentis de 16 à 25 ans pour les inciter à participer à des actions validées d’intérêt général à but écologique (fractionnable en 40 euros par semaine) dans les collectivités locales ou associations. Ce dispositif pouvant être étendu aux apprentis.
20/Ouvrir le RSA (Revenu de Solidarité Active) aux jeunes de 18 à 25 ans et établir un « portail unique » pour l’ensemble des aides sociales (hors allocations familiales). Cela mettrait plus d’égalité devant l’attribution des aides, simplifierait la vie des allocataires et pourrait être la première étape d’un revenu universel éventuel.
21/Augmenter la représentation des salariés dans les instances de gouvernance des entreprises et sociétés.
22/Favoriser le développement des modèles économiques alternatifs : mouvement coopératif, économie sociale et solidaire, SEL (Services d’échanges locaux), initiatives de revitalisation territoriale..