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Expulsions: Macron met la pression sur Darmanin
(Bruno Jeudy РR̩daction Magazine Paris-Match)
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Paris-Match.- Le chef de l’État a demandé au ministre de l’Intérieur de renforcer le retour aux frontières des étrangers en situation irrégulière troublant l’ordre public. Ce dernier donne en exclusivité à Paris Match ses premiers résultats. «Nous avons expulsé un étranger violent par jour», explique-t-il.
Attaqué par la droite, Emmanuel Macron se sait attendu sur la sécurité et l’immigration, préoccupations des Français. Le meurtre d’un prêtre en Vendée par un homme d’origine rwandaise, incendiaire de la cathédrale de Nantes en 2020, ne devrait pas contribuer à faire baisser la pression sur l’exécutif. En marge de son déplacement en Polynésie, le chef de l’État évoquait le thème sensible de l’immigration: «Le temps n’est plus à une loi, mais à l’action et aux résultats.» Juste avant, il avait reçu son ministre de l’Intérieur pour préparer la rentrée avec le «Beauvau de la sécurité» et l’immigration. Histoire de mettre « la pression» sur Gérald Darmanin, «qui sait se la mettre tout seul», plaisante le chef de l’État.
“Nous avons expulsé un étranger violent par jour”
La ligne politique d’Emmanuel Macron n’a pas changé : « Nous avons lancé un important programme d’expulsions de personnes en situation irrégulière troublant l’ordre public. Nous avons accéléré sur les expulsions des étrangers qui ne veulent pas s’insérer mais troubler la quiétude des Français. Nous avons relevé nos exigences envers les pays d’origine et mis plus de moyens pour favoriser l’intégration. Être Français a un sens pour ceux qui choisissent la France. » Gérald Darmanin aligne ses premiers résultats. «Depuis que je suis ministre de l’Intérieur, soit trois cent soixante-cinq jours, nous avons expulsé un étranger violent par jour», confie-t-il. Sur les 300 islamistes radicaux inscrits au fichier FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste), 70% ont été expulsés depuis octobre-novembre 2020, les autres sont en prison, selon le premier flic de France. Dès l’automne dernier, le ministre avait demandé d’élargir la liste aux étrangers en situation irrégulière ou condamnés pour des actes de violence, trafic de drogue, violences conjugales ou troubles à l’ordre public.

L’opération, baptisée «Plazza», a permis de cibler 1 174 individus. Chaque cas est examiné en liaison avec son pays d’origine afin d’obtenir un laissez-passer consulaire nécessaire pour le renvoi. 10% d’entre eux ont été expulsés en un mois, selon le ministre, mais tous les pays – notamment l’Algérie et le Maroc – ne répondent pas aux injonctions de la France.

Gérald Darmanin révèle aussi que 33 500 titres de séjour ont été retirés ou refusés depuis octobre 2020, soit autant qu’en 2019. Et 491 personnes se sont vu retirer leur titre de droit d’asile. «Une première», assure-t-il. «On juge l’étranger pour ce qu’il fait et pas pour ce qu’il est. C’est notre différence avec Mme Le Pen et une partie de la droite devenue essentialiste.» «Sur l’immigration, nous sommes fermes et nous n’aurons pas à rougir de nos résultats en 2022», martèle-t-il.

Des chiffres en hausse, certes, mais insuffisants pour la droite. Emmanuel Macron promet que l’immigration sera l’un des axes de la présidence française de l’UE en 2022 car, dit-il, « il serait illusoire de croire que la réponse ne peut être que française ». « Je travaille à une refonte de Schengen, précise le président. La clé sera une meilleure protection des frontières extérieures. »