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Rédaction journal Le Figaro – Par

SONDAGE – La dernière vague de l’étude Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio prédit un net reflux du camp présidentiel.

 

Le Figaro.- À quoi ressemblera l’Assemblée au lendemain du second tour des législatives ? La question agite les états-majors politiques à environ une semaine du premier tour du scrutin, qui se tiendra le 30 juin prochain.

Toutes les formations sont sur le pont, avec pour objectif de décrocher le plus grand nombre de députés pour former une majorité absolue. Si les deux blocs d’opposition espèrent chacun imposer une cohabitation, et donc un nouveau premier ministre, au président de la République, la prochaine législature pourrait bien se révéler ingouvernable.

C’est ce qui ressort de la dernière vague du sondage IFOP-Fiducial pour LeFigaro, LCI et Sud Radio, publiée ce vendredi, qui fournit de premières projections en sièges, sur la base des intentions de vote au niveau national. « Pour l’instant, le jeu reste ouvert pour savoir qui arrivera en tête en nombre d’élus. Ça dessine une perspective de gouvernement à la belge, avec un exécutif purement technique pendant trois ans », explique François Kraus, directeur du département politique et actualités de l’IFOP.

Créditée de 35 % (+ 1) des voix, « l’union des droites », portée par le Rassemblement national et confortée par les « ciottistes », récolterait entre 200 et 240 députés (dont 10 à 20 pour le patron contesté des Républicains). Soit presque le triple de sa performance aux dernières législatives de 2022, lorsque le parti à la flamme avait à lui seul recueilli près de 90 députés. Grosse ombre au tableau : le « camp national » ne disposerait, même dans la fourchette haute, que d’une majorité relative, loin des 289 élus requis pour avoir les mains libres.

Que fera le RN si cette hypothèse était confirmée ? Il y a quelques jours, le président du parti, Jordan Bardella, avait affirmé sur France 2 qu’il « refuserait d’être nommé s’(il) était en capacité de l’être et qu’(il) n’avait pas de majorité absolue ». Signe de sa solidité électorale, l’alliance gagne des parts de marché dans les segments où le RN était déjà puissant : les ouvriers (57 %, + 1), les chômeurs (48 %, + 5), ainsi que les non-diplômés (46 %, + 2).

180 à 210 sièges pour la gauche

Rassemblée depuis deux semaines sous la bannière du Nouveau Front Populaire, la gauche arrive six points derrière en intentions de vote, à 29 %.

Un score qui lui permettrait d’obtenir entre 180 et 210 sièges au Palais Bourbon. Et d’être, dans l’estimation la plus élevée, à touche-touche avec le RN. Une première estimation à laquelle il faut ajouter les 8 à 12 élus accordés à l’étiquette « divers gauche ». Signe des tensions qui traversent la gauche, la coalition ne fait pas le plein dans tous les mouvements qui la composent : si elle capte la quasi-totalité des voix mélenchonistes (92 %), elle ne convainc pas autant chez les socialistes (69 %, – 2) et les écologistes (78 %, + 2).

Le premier ministre, Gabriel Attal, a beau multiplier les interventions médiatiques depuis l’annonce surprise de la dissolution par Emmanuel Macron, le camp présidentiel reste en troisième position. Et s’érode légèrement à 21,5 % (- 0,5) des suffrages. Handicapé par une majorité relative depuis 2022, le bloc central verrait son contingent se réduire de 250 élus à un étiage compris entre 80 et 110 députés. Un reflux majeur. « On est en bonne voie vers la dissolution du macronisme, qui pourrait se réduire aux zones privilégiées, anciennement juppéistes ou de la démocratie chrétienne, souligne François Kraus. Si la défaite claire et nette de la majorité se dessine, elle reste aussi dans une situation très incertaine dans les territoires où elle est en position de force au premier tour. » Pis, la sûreté de choix des électeurs Ensemble n’est que de 74 %, sous la moyenne estimée à 81 %.

Loin du podium, Les Républicains, eux, résistent malgré les secousses causées par l’alliance qu’Éric Ciotti a scellée envers et contre tous avec le RN. Jaugée à 6,5 % (- 0,5) des voix, la droite, qui avait jusqu’à présent 62 députés, pourrait conserver entre 40 et 60 sièges. Point négatif : elle ne fait pas le plein auprès de sa base. Et ne conserverait qu’un tiers des anciens électeurs de Valérie Pécresse de la présidentielle de 2022 (34%, +2), et à peine la moitié de ceux de François-Xavier Bellamy des dernières européennes (46 %, + 3). Lesquels se reportent vers le camp présidentiel (35 %) et le parti de Jordan Bardella (12 %).

Quant au parti d’Éric Zemmour, Reconquête, qui a implosé après les européennes, il continue de s’enfoncer à 1,5 % (- 0,5) et ne décrocherait aucun élu.

Dernier enseignement, la participation qui reste stable vendredi à 64 %. Les jeunes de 18 à 24 ans (53 %), les ouvriers (55 %, + 3), et les Franciliens sont les moins mobilisés parmi les personnes interrogées.

(Source Le Figaro, LCI, Sud Radio – IFOP Fiducial)