La santé mentale est une priorité nationale érigée comme « Grande Cause 2025 » par le gouvernement. Dans ce cadre, le Sénat confie une mission d’information décisive à trois sénateurs co-rapporteurs : Jean Sol, Daniel Chasseing et Céline Brulin, afin de dresser un état des lieux précis et de proposer des solutions concrètes. Un constat alarmant : la santé mentale des Français exige une réponse ambitieuse
Depuis la crise sanitaire de la COVID-19, les problèmes de santé mentale ont augmenté de manière exponentielle.
Selon les derniers rapports de Santé Publique France, les syndromes dépressifs touchent aujourd’hui 16 % de la population, contre moins de 10 % avant 2017. Les passages aux urgences pour des motifs liés à la santé mentale sont également à un niveau historiquement élevé.
Les jeunes, les femmes et les personnes en situation de précarité sont particulièrement vulnérables. En effet, les syndromes dépressifs chez les 15-24 ans ont doublé entre 2019 et 2020.
Les maladies mentales et troubles psychiques concerneraient plus de treize millions de Français, soit un Français sur cinq.
En 2017 déjà , le rapport d’information sénatorial « Situation de la psychiatrie des mineurs en France » formulait cinquante-deux recommandations pour « sauver la pédopsychiatrie ». En 2019, Jean Sol était le rapporteur du groupe de travail commun de la Commission des lois et de la Commission des Affaires sociales du Sénat sur « l’expertise psychiatrique en matière pénale ». Et en 2021, le sénateur aura grandement contribué à un autre rapport qui appelait à réinvestir la santé mentale après le choc de la crise sanitaire.
Cette crise exige désormais des actes, une mobilisation rapide, coordonnée et une réponse ambitieuse.
Des objectifs clairs pour une mobilisation collective
Cette mission d’information, qui s’étendra jusqu’à mars 2025, vise à :
-Renforcer la prévention et le repérage précoce des troubles psychiques, notamment grâce à des outils numériques et des campagnes de sensibilisation ; promouvoir une culture préventive en amont des situations de crise, avec un accent sur le soutien parental et la sensibilisation des jeunes.
-Simplifier les parcours de soins pour assurer une prise en charge de proximité et améliorer l’équité territoriale ;
-Renforcer les dispositifs, comme les centres médico-psychologiques.
-Déstigmatiser les troubles mentaux par des campagnes nationales afin de changer le regard sur les troubles mentaux, favoriser l’inclusion et garantir la dignité des patients.
Jean Sol, vice-président de la Commission des Affaires sociales et co-rapporteur de la mission Santé Mentale, souligne : « La santé mentale est une priorité absolue pour notre société. C’est une crise silencieuse, mais dévastatrice : chaque année, 1 Français sur 5 est touché par des troubles psychiques. Ce travail collectif est indispensable pour répondre à la désespérance, pour que chaque Français puisse accéder à des soins dignes, sans stigmatisation, et redonner espoir à ceux qui souffrent. »
Calendrier et perspectives
Les auditions des principaux acteurs du secteur ont déjà démarré et incluront notamment des associations, des professionnels de santé, ainsi que des représentants institutionnels. Le rapport final, prévu fin mars, présentera des recommandations concrètes pour une mise en œuvre rapide.