Hérault/ Intercommunalité : Loïc Linarès remplace François Commeinhes à la présidence de Sète Agglopôle Méditerranée

Hérault-Tribune.- L’élection du nouveau président de Sète Agglopôle Méditerranée a été serrée le mardi 13 mai dans la soirée. Ce n’est qu’au troisième tour, un peu avant 20H 30, que Loïc Linarès a été élu président de Sète Agglopôle Méditerranée sous les applaudissements et après un dépouillement dans une ambiance électrique où tous les élus ont retenu leur souffle

 

Le conseiller municipal de Frontignan, délégué à l’aménagement durable, a finalement gagné avec 24 voix pour lui, 22 pour Jean-Guy Majourel, ancien premier vice-président proche de l’ancien président François Commeinhes, deux voix pour Gérard Prato, conseiller municipal de l’opposition de Frontignan et ancien membre du Rassemblement national, et deux votes blancs.

-“Je considère que nous sommes dans un moment important de notre histoire. (…) Les sujets que j’ai pu traiter dans ce mandat concernent par exemple des conséquences déjà visibles des dérèglements climatiques. On vit dans une période d’instabilité sur le plan économique, mais sur le plan aussi géopolitique. Les habitants ont besoin de nous, ont besoin d’élus responsables“, a déclaré lors d’un bref discours quelques minutes après son élection l’élu de gauche frontignanais, à dix mois des élections municipales de 2026.

 

Malgré cette élection au coude à coude, l’ambiance était assez calme pendant le conseil communautaire qui s’est déroulé dans la grande salle Marcel Peysson de Villeveyrac au lendemain de l’élection du nouveau maire de Sète, Hervé Marquès. En guise d’introduction, le doyen des conseillers, Marcel Stoecklin, maire de Gigean, a rappelé que ce “moment important marque un tournant pour l’agglomération“, alors que les élus se sont réunis exceptionnellement pour élire le nouveau président de Sète Agglopôle Méditerranée après la démission de François Commeinhes, définitivement condamné à cinq ans d’inéligibilité et un an de prison avec sursis pour détournements de fonds publics par la cour de cassation le 30 avril.

“La force de cette mandature aura été la recherche du consensus, de la concertation et de la co-construction (…) Nous sommes une grande famille avec des désaccords et moments de tension mais toujours avec des liens profonds et invisibles qui nous unis (…) Je demanderais au candidat de tout mettre en œuvre pour préserver cette belle unité“, a plaidé M. Stoecklin, sous le regard de quelques dizaines de citoyens venus assister au conseil communautaire. Si beaucoup étaient assis, quelques uns ont dû rester debout au niveau de la porte.

 

Avant l’élection, les trois élus candidats ont été invités à prendre la parole pendant douze minutes selon un ordre tiré au sort. Loïc Linarès a commencé en expliquant qu’il a choisi de se présenter dans “la volonté de faire vivre le débat démocratique“. Il a ensuite décliné trois engagements et quatre axes d’action, tel un programme de campagne à moins d’un an des élections municipales de mars 2026. “Il ne s’agit pas simplement de gérer une dernière année de mandat, pour cela, l’administration seule pourrait le faire. Il s’agit au contraire d’impulser une dynamique“, a argumenté l’homme politique.

“Je proposerai la reconduction du bureau sortant avec l’ajustement d’un premier vice-président partageant les aspirations que vous aurez choisi ce soir en m’élisant. Cela permettra de respecter chacune et chacun d’entre nous dans son territoire, ses sensibilités et ses aspirations“, a-t-il continué avant d’essayer de convaincre les élus qui ne sont pas de son camp. “Je vous demande de dépasser vos sensibilités et les frontières de votre commune.”

 

En réponse, l’autre favori du scrutin, Jean-Guy Majourel a expliqué qu’il n’aurait “jamais imaginé prononcer un discours pour la présidence de Sète Agglopôle Méditerranée“. “Je m’attendais à ce que François Commeinhes mène à son terme le mandat. La justice en a décidé autrement, nous en prenons acte même si elle me parait bien dure étant donné les faits reprochés.”

À plusieurs reprises, il a répété qu’il se présentait tout en étant conscient qu’il ne restait que dix mois avant les prochaines élections municipales. “Je le fais par sens de fidélité à l’homme comme au bilan très positif de son action et notre de notre action collective à la tête de l’année. Et je le fais aussi par devoir. Car je pense, en toute modestie, posséder les compétences et le profil non clivant adaptés pour cette situation inédite qui se présente à nous.”

Le candidat dissident Gérard Prato a lui aussi pris la parole, plus brièvement alors qu’il n’avait pas prévu de discours. “Ma candidature est une candidature de contestation“, a assuré l’opposant frontignanais qui a déjà assumé qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections municipales.

Avec Jean-Guy Majourel, “on sera dans la continuité de ce qu’a proposé François Commeinhes (…) il sera la voix de son maître“, a-t-il regretté. De l’autre côté, il a critiqué la candidature de Linarès, “qui a voté pendant cinq ans toutes les délibérations de la majorité de l’agglomération” et qui se présente “à quelques encablures des prochaines élections“.”Je trouve que ce positionnement est calculé, on est en plein dans la politique politicienne.”