Mme Villepontoux et Marie-José Chiajese, présidente de l’association port-vendraise Présence Ecoute & Réconfort.
Aînée d’une fratrie de six enfants, de parents agriculteurs, maraichers à Ille-sur-Têt… Après l’obtention de son certificat d’étude, Odette Villepontoux née Jamme a dû travailler très tôt dans l’exploitation de ses parents
La période de la guerre a été dure à vivre, comme pour chacun. Odette est restée sans nouvelles de son chéri Léon, marin dans les Forces Navales Françaises Libres, sur le chasseur de sous-marins, le chasseur 3 ; son navire a été déclaré perdu corps et biens.
Femme au foyer Odette a élevé ses deux enfants, Jacques, né en 1946, ici présent et Suzanne, née en 1949, décédée le 11 juin 2010 d’une longue maladie.
Odette est veuve depuis 1985
Son époux Léon Villepontoux est décédé le 26 novembre 1985, des suites d’une longue maladie.
Après avoir vécu à Sète (Hérault), à la Libération, où ils géraient le commerce de vente de produits maraîchers de ses parents, ils se sont installés à Port-Vendres dès 1950, village natal de son époux Léon. Les conditions d’après-guerre, au quartier de « La Citre », étaient précaires, mais personne ne s’en plaignait.
Vieille famille de Port-Vendres, les parents de Léon, dont la mère née Banyuls, tenaient dans les années trente, le café restaurant, à la jetée « Au cabanon de la Corniche », entièrement détruit par les Allemands. Le père, Georges, était dans la Marine Nationale sur Le Faune, navire basé à Port-Vendres.
Léon était contremaître-acconier, durant de nombreuses années, à la Compagnie Paquet.
Ils se sont mariés à Ille-sur-Têt, la fin de la guerre, le 29 septembre 1945, à la démobilisation de Léon. Ils étaient amoureux depuis l’âge de 15 ans !
Odette, catholique pratiquante a été catéchiste jusqu’à 85 ans.
Dans le monde associatif elle a longtemps œuvré, jusqu’à un âge avancé, à Port-Vendres, au Secours Catholique, aux Restos du Cœur, dont elle faisait la collecte, chez les donneurs de sang. Elle a été longtemps la mamie Tupperware de Port-Vendres, réunissant des cercles d’amies et de gourmandes autour de recettes improvisées mais convaincantes.
Avec son époux, ils ont recueilli et soigné, jusqu’à la fin de leurs jours, leurs mères respectives, toutes deux ayant rendu leur dernier souffle dans la maison d’Odette et Lolo, à Port-Vendres, entourées des meilleurs soins et de la plus grande affection.
–“Si on devait définir Odette, ce serait sa piété au sens littéraire comme au sens religieux, sa foi, son amour des autres, son dévouement, sa charité, le partage, ce moyen d’exister en étant soi-même mais avec les autres, le pardon, la main tendue”, confie Marie-José Chiajese de l’association port-vendraise Présence, Ecoute & Réconfort.
Ce qui déroute son entourage, c’est son acceptation du sort même quand il est douleur, » c’était écrit », comme il devait être écrit qu’elle deviendrait centenaire.
Une leçon de vie
On peut dire d’elle, que c’est une personne bien élevée, avec de belles manières.
-Ses passions : la musique classique, l’opéra ; très grande mélomane, elle a une connaissance pointue des œuvres classiques, la littérature, elle dévore les livres les uns après les autres, les voyages découverts après le décès de son époux, grâce a des amis fidèles qui l’ont soutenue. Mis à part l’Asie, elle a parcouru le monde jusqu’à ses 92 ans, de la Russie à San Francisco (Californie/USA), du Canada à la Colombie, de la Turquie au Portugal, du Cercle polaire à l’Egypte, de Colombey-les-Deux-églises à Lourdes.
-Son hygiène de vie : ne prend aucun médicament, a pratiqué de longues marches par tout terrain durant de nombreuses années et cela jusqu’à ses 98 ans passés.
Devenue raisonnable, elle apprécie désormais ses balades avec son fils, la messe, adore son cercle d’amies, d’amis, adore sa famille.