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Près de Toulouse, un maire prive d’indemnités certains élus absents des séances municipales
(Article de Jeanne Durieux • Rédaction journal Le Figaro)

Le Figaro.- Le maire a fermé le robinet. Au cours d’une séance municipale tenue le 30 juin 2025, l’édile de la petite commune de Lanta (environ 2 300 habitants dans le département de la Haute-Garonne), Rémi Diaz, a demandé la fin des indemnités versées à cinq membres de son équipe municipale. Il les accuse de ne pas s’impliquer dans la gestion de la commune, rapportait ce 22 juillet Actu.fr.

Jusqu’alors, tous les élus de la commune touchaient une indemnité de fonction. Une telle décision veut alors « mettre fin à cette pratique qui consiste pour certains à verser de l’argent public à des fantômes qui ne s’impliquent pas dans le travail collectif », a ainsi martelé le maire au cours de la séance, supprimant de ce fait les 70 euros mensuels accordés à ces cinq élus. L’objectif : « valoriser l’investissement de certains élus et permettre également à tous les administrés une meilleure lecture de l’implication réelle des élus dans leur mission », précise le compte rendu de la séance disponible en ligne.

 

 

« Attitude regrettable »

 

Les concernés se sont ainsi vus retirer leurs délégations concernant l’adressage, les relations avec la population ou encore le patrimoine communal, qui ont été confiées à d’autres conseillers qui continueront de recevoir leurs indemnités. La demande du maire a été soumise à un vote du conseil municipal, au grand dam des concernés, pour être adoptée à 14 voix pour et une voix contre. Florence Ranc, opposante au maire et concernée par la privation de ces indemnités, a requis en retour la suppression de la rémunération de fonction du maire, considérant qu’au vu des « difficultés financières de la collectivité, il appartient aux élus de renoncer à leurs indemnités ».

« L’objectif (…) n’est pas de diminuer les indemnités, mais de mettre fin au versement de rémunérations à des élus qui n’ont pas de délégations (…) et qui [ne] s’investissent [pas] », a rétorqué l’édile. Qui avait déjà pointé à de multiples reprises l’absentéisme en séance de Florence Ranc, l’ayant accusé au cours d’une réunion le 16 janvier dernier de n’être jamais venue « à aucune réunion de travail budgétaire, ni même en conseil municipal pour le vote du budget ». « Cela fait un an que l’on ne t’a pas vue et tu as le culot de venir uniquement quand les sujets t’intéressent, c’est une attitude regrettable qui n’est pas dans l’intérêt de la commune », avait même critiqué le maire selon Actu.fr. « Si on ne vient pas, c’est que les sujets de ces réunions ne sont pas intéressants », avait rétorqué l’ancienne adjointe.

Les indemnités des élus locaux sont encadrées par le Code général des collectivités territoriales. Elles sont facultatives dans les communes de moins de 100 000 habitants – ce qui est le cas de Lanta, qui ne compte que 2 300 habitants. Elles dépendent de l’enveloppe du budget municipal, mais aussi des délégations attribuées aux conseillers, et doivent être validées par un vote. « Le conseil municipal délibère sur les indemnités de fonction allouées au maire, aux adjoints et, le cas échéant, aux conseillers municipaux », précise ainsi l’article article L2123-20 du CGCT.

(Source : Le Figaro)