Dépôt de gerbe du maire Raymond Pla, avec sa 1re adjointe, Marie-Pierre Sadourny Gomez, vice-présidente du Conseil Départemental66.

 

Le mardi 26 novembre 2024, Raymond Pla, maire d’Ortaffa, et Sylvie Carbo, présidente du comité du Souvenir Français de la commune, et aussi présidente de la section locale des anciens combattants, organisaient une cérémonie marquant le 90e anniversaire du monument aux morts qui fut érigé au centre du cimetière, en présence des élèves et des enseignants de l’école communale

 

Allocution du Général Gilles Glin.

 

Ceux-ci lurent un poème de Claude Saloni, décédé le 14 décembre 2022, ancien président du Souvenir Français, des anciens combattants et de la Croix-Rouge d’Ortaffa. Sylvie Carbo est sa petite fille. Puis, ils enchaînèrent par la lecture de « l’Hymne aux morts » de Victor Hugo.

Une forte délégation des ACPG-VG (anciens combattants-prisonniers de guerre-veuve de guerre) conduite par Charles Higuero, et du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales conduite par le général Gilles Glin, assistaient à la cérémonie.

On notait la présence de l’adjointe au maire, Marie-Pierre Sadourny-Gomez, et de la présidente départementale de la Croix-Rouge française, Jacqueline Turell.

Des gerbes furent déposées par les autorités et le curé de la paroisse, l’abbé René Roquefort, bénît le monument funéraire et sut trouver les mots pour décrire la souffrance des familles ortaffanencs des morts pour la France « rappelés à Dieu du fait des combats de cette horrible guerre ».

Françoise Payrot, ancienne professeure de français, et nièce de François Tubert, président du comité de souscription de l’époque, décrivit document historique en mains, la genèse de l’érection du monument :

-« Bien qu’un premier projet eût prévu la mise en place du monument sous le « clocher », le monument aux morts réalisé par Gustave Violet, fut érigé dans le cimetière communal et inauguré le 25 novembre 1934.
C’est un monument tardif comme celui de Banyuls sur Mer, œuvre d’Aristide Maillol, installé en 1933. C’est aussi l’un des treize monuments aux morts construits par cet architecte roussillonnais. La stèle de calcaire gris sculptée en bas-relief intitulé « La douleur » représente les victimes collatérales de la guerre, les proches, les familles : ici un père et une mère de chez nous pleurant leur fils. Il y a un côté religieux dans la représentation de ces personnages. Les têtes baissées sont proches de celles que l’on trouve sur les peintures et sculptures religieuses, avec un côté très réalistes dans la représentation de la douleur. Les personnages sont sculptés de profil. Si on les observe, on constate que les sculptures sont relativement grossières, elles n’ont pas ce polissage que peuvent avoir celles que l’on trouve habituellement. C’est tout à fait volontaire, Gustave Violet ayant choisi une pierre calcaire rugueuse volontairement taillée ainsi, pour marquer la rugosité de la vie. La plaque de marbre blanc porte sobrement inscrits par ordre alphabétique les noms des morts pour la France, 16 pour 605 habitants en 1914. Le montant du projet fut couvert par la souscription ouverte par le comité sous la présidence de monsieur Thubert et la caisse des anciens combattants. »

Raymond Pla mis en exergue le rôle de son lointain prédécesseur qui comme lui préféra l’action et « le faire, plutôt que le dire » des débats politiques stériles.

Le Général Gilles Glin rappela alors le climat politique de l’époque et les « chicayas » qui souvent retardèrent l’érection des monuments aux morts communaux et conclut :

« Ces monuments aux morts sont comme des sentinelles de pierres qui témoignent de la pérennité de notre mémoire collective et familiale. Cette fonction éminente des monuments aux morts de 1914-1918 s’impose encore aujourd’hui, alors que nous marquons leur centenaire ! Et les quelque 4000 adhérents des 61 comités du Souvenir Français des Pyrénées Orientales s’emploient, avec les municipalités, à ce que ces sentinelles contribuent encore à entretenir, conserver, et transmettre cette mémoire. La mémoire citoyenne doit rester vivante, et se nourrir du présent. C’est tout l’enjeu de cette démarche mémorielle. »

Ainsi, le 30 novembre sera célébré le centenaire du monument de Latour-Bas-Elne, puis en 2025, ceux de Camélas, Caramany, Maury, Saint-Estève, Saint-Jean-Lasseille, Saint-Laurent-de-la-Salanque, Taulis, Villeneuve-de-la Rivière, Finestret, Osseja, Porté-Puymorens, Saillagouse et Vinça.

Un apéritif convivial clôtura cette cérémonie.