Si, en cette période dite de “haute saison estivale”, le “monde” est (bien) là , comparativement aux étés précédents force est de constater que l’affluence traditionnelle n’est pas au rendez-vous. Loin s’en faut ! Les chiffres avancés par certains professionnels du secteur touristique, notamment sur la Côte Vermeille, témoignent d’une activité historiquement basse avec, par exemple, dans les hôtels et autres résidences de tourisme des taux d’occupation très en retard… A l’évidence – le mois d’août – très attendu cette année et on comprend pourquoi -, n’arrivera pas à infléchir la situation
“Touché, coulé !” : car pour les professionnels du tourisme exerçant sur la Côte Vermeille, dans les Albères et le Vallespir, les coupables d’un contexte économique inédit, et donc forcément historique, seraient bien : les restrictions d’eau issues des arrêtés préfectoraux successifs qui, depuis maintenant quatre mois, imposent des comportements et privations drastiques à la population permanente, notamment, et ont carrément effrayé une partie non négligeable de celles et ceux qui ambitionnaient de venir séjourner sous le soleil du Roussillon pendant les grandes vacances.
Côté statistiques ambiantes, les faits sont là : à ce jour, pour le mois de juillet, le taux de remplissage dans les résidences de tourisme (locations saisonnières en appartements) serait inférieur à 60%, en recul d’environ 20 à 40% selon les secteurs par rapport à l’année dernière.
Même phénomène, de moindre importance certes, mais tout autant spectaculaire, constaté dans l’hôtellerie, avec un remplissage en retard de 10 à 20%, là aussi selon les secteurs géographiques du territoire. Nombre d’hôtels, pourtant situés idéalement, n’échappent pas à la crise : ils n’affichent “complet” que les week-ends ! Nombre d’entre eux ont dû littéralement casser leurs tarifs pour tenter de sauver la saison. Du jamais vu en cette période de l’année.
Les campings, quelle que soit leur taille ou le nombre d’étoiles qui les auréolent, sont aussi concernés par cette crise ambiante localement. Certains, affiliés à de grands groupes et bénéficiant de plateformes de distribution et de services dédiées à la location de vacances, semblent mieux tirer leur épingle du jeu, mais ils sont alors l’exception qui confirme la règle.
Côté témoignages sur le terrain, ce sont les restrictions d’utilisation de l’eau, imposées par arrêtés préfectoraux successifs – avec la bénédiction totale et entière de l’ensemble des élus locaux et socio-professionnels -, qui seraient principalement à l’origine de la situation en cours en ce mois de juillet dans le département : “Pour les locations saisonnières en appartements, c’est évident, clair comme de l’eau de roche, nous assure un expert de l’immobilier. Les gens appellent pour se renseigner, sachant qu’ils ne pourront pas bénéficier de la piscine, ils ne viennent pas. Ceux qui débarquent et qui se trouvent devant le fait accompli nous interpellent une fois sur place et nous somment de les rembourser pour repartir ailleurs, souvent en Espagne si proche. Il y a même des propriétaires, dans ces résidences avec piscine, qui ne viennent carrément pas car ils savent qu’ils ne pourront pas l’utiliser. Voilà le tableau !”.
Car là aussi, et c’est l’une des bizarreries des restrictions imposées par arrêté préfectoral : les piscines des campings sont ouvertes, utilisables et fréquentables à gogo, mais pas celles des résidences. Tout comme les particuliers qui ont toujours interdiction de remplir et/ ou de mettre à niveau leurs piscines… Bizarre également le silence des professionnels de la profession.
L.M.