(Communiqué)

 

Le Comité de Vigilance Antifasciste des Pyrénées-Orientales donne rendez-vous le 1er mai à Perpignan

 

-“Second tour des présidentielles 2002 : Le Pen père fait 5 525 032 voix, 17,79 % des bulletins exprimés, 13,4 % des électeurs inscrits sur les listes électorales.

2022 : Le Pen fille réunissait dimanche dernier 13 297 760 voix, 41,46 % des votes exprimés, 27,3 % des inscrits.

En vingt ans et cinq élections présidentielles, l’évolution des chiffres parle d’elle-même quant à une «défaite de l’extrême-droite» en France : elle atteint au contraire un niveau absolument sans précédent dans une élection nationale.

Vingt ans de fronts républicains du dernier tour qui dimanche réunissaient encore un arc du NPA et Mélenchon (« pas une voix pour Marine le Pen ») aux partis de pouvoir de gauche comme de droite appelant tous à voter Macron. Avec le soutien massif de médias publics et privés faisant campagne entre les deux tours pour « faire barrage au fascisme », du moins dans les urnes, sans plus trop de scrupules relatifs à leur devoir premier d’objectivité, mais toujours au nom sacré de « démocratie ».

Vingt ans d’apprentis-sorciers pratiquant l’appel du pied et les clins d’oeil aux discours, aux théories, et aux représentants, non seulement de l’extrême-droite mais des droites les plus radicales : en 2022, la candidate officielle des Républicains fait ouvertement référence à la théorie racialiste, complotiste et délirante du « Grand remplacement », théorie d’ailleurs adoptée par plusieurs des principales figures les plus droitières de son parti – puis la candidate prétend qu’on ne l’a pas comprise, bien sûr.

Les victoires à la Pyrrhus des fronts républicains successifs ont finalement conduit un dirigeant du RN à diriger Perpignan. Mais la leçon ne semble pas encore avoir été tirée par les appareils politiques, qui spéculent encore et toujours sur les partages de pouvoirs de groupes parlementaires, au sein des assemblées régionales, départementales, locales, sur les alliances opportunistes.

Rien qu’entre 2017 et 2022, dans la même configuration de second tour présidentiel Le Pen vs Macron (par ordre alphabétique), le FN/RN est passé de 47,16 % à 56,32 % sur l’ensemble du département des Pyrénées-Orientales.

A Perpignan de 40,29 % à 47,98 %.

La plaine roussillonnaise, la Salanque, font encore monter des scores déjà impressionnants dans le passé pour atteindre 67,5 % à Pia, 66 % à Saint-Laurent-de-la-Salanque…

Mais au-delà de la plaine marquée par ces votes frontistes depuis des décennies, et qui se confortent, le vote RN a connu une croissance de plus de 10 % dans la plupart des villes, et des cantons en dehors de la plaine.

La sous-préfecture du 1er ministre Castex, Prades, a basculé de 39,20 % Le Pen en 2017 à 51,33 % en 2022. La ville socialo-macroniste de Thuir de 43,79 à 54,22.

Les villes des P-O tenues par des figures du PCF viennent de voter Le Pen. Elne, déjà 50,85 % des voix en 2017, Le Pen y a atteint 61,29 %. Cabestany, de 42,90 en 2017 à 53,09 en 2022.

Malgré les expertises de l’ex-maire de Perpignan Jean-Paul Alduy, son fief d’Amélie-les-Bains-Palalda, pour l’heure recyclé en mode nationalisme catalan, a bel et bien voté nationaliste, mais français, à 62,38 %, contre 49,06 % cinq ans plus tôt.

Vingt ans de stratagèmes politiciens pour intimer aux électeurs de choisir, au second tour, entre l’extrême-droite et le plus habile à se retrouver seul en face, donc promu « dernier rempart contre le fascisme ».

Vingt ans de victoires à la Pyrrhus qui ont poussé le FN/RN à 41,46 % au second tour d’élections présidentielles : le pseudo « plafond de verre » de l’extrême-droite française n’existe plus.

Dans cette situation politique de sur-représentation des droites extrêmes en France et de propagation massive de leurs idées, inédite depuis la Révolution Nationale de Pétain, le Comité de Vigilance Antifasciste des Pyrénées-Orientales (CVA’66) appelle à constituer une autre voie que le vote prétendu «républicain», au secours du système d’essence libérale, bref : capitaliste.

Le CVA’66 donne donc rendez-vous, le 1er mai, place Arago à Perpignan, à partir de 10H, à tous ceux qui veulent reconstruire autrement l’antifascisme qu’en déposant un bulletin dans une urne et pleurnicher deux heures plus tard en exigeant de l’élu qu’il prenne en compte leur voix « anticapitaliste ».

Le CVA’66 ne participera pas au cortège des syndicats, partis etc., « de gauche », toujours prompts à voler au secours d’un « soldat » comme l’ultralibéral Macron lors du second tour de cette présidentielle 2022.”