La flamme olympique ayant quitté le sol roussillonnais à peine avant-hier, à destination de Paris où doivent se dérouler les Jeux cet été, la fête pourrait être gâchée et de courte durée, le soufflet vite retombé, ce plus rapidement qu’on ne le croit ou l’imagine, s’agissant maintenant de dévoiler ce qui nous attend, dans les P-O, cet été, afin d’assurer la sécurité des JO, chez Anne Hidalgo…
Des gendarmes mobiles qui ne viendront pas, des brigades qui seront amputées jusqu’à un tiers de leurs effectifs permanents par rotation, des policiers des P-O ainsi que des sapeurs-pompiers et des douaniers également envoyés en renfort dans la capitale, une frontière franco-espagnole qui de fait va devenir une véritable passoire, etc.-etc., sans oublier les agences de sécurité qui ont un mal fou à recruter localement du personnel pour la saison parce que celui-ci sera beaucoup mieux rémunéré (avec le jeu des primes) en exerçant à Paris durant les Jeux Olympiques… C’est là le tableau noir de la sécurité publique qui attend autochtones et touristes cet été 2024 sous le soleil du Roussillon. Et loin de nous, encore, de vouloir créer un climat anxiogène, même s’il pleut l’été s’ra chaud* !
Dans certaines stations balnéaires de notre littoral, les gendarmes sont déjà passés dans les endroits touristiques très fréquentés pour faire passer le message, notamment auprès des établissements – clubs, bars, restos… -, connus et réputés pour être des lieux festifs en plein coeur de la haute saison estivale, justement lorsque les Jeux se dérouleront à Paris.
Car les communes Argelès-sur-Mer (qui passe de 11 500 à près de 180 000 habitants l’été), Canet-en-Roussillon (de 14 000 à 80 000) et Le Barcarès (de 6 500 à 75 000 et jusqu’à 150 000 habitants si on ajoute Leucate la ville voisine) , où l’ambiance nocturne fourmille en juillet et août, sont particulièrement dans le collimateur, s’agissant du recensement de débordements à prévoir inévitablement et où la situation pourrait vite dégénérer et devenir incontrôlable. Dans ces trois stations balnéaires, l’été apporte aussi sa cohorte et ses tribus de dealers banlieusards toulousains, parisiens, lillois et normands… Alors, déjà que ces villes sont hors-saison en sous-effectifs, on peut s’attendre au pire. Et n’oublions pas les festivals (même si c’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens !).
Le plus surprenant, comme c’est hélas souvent le cas en Pays catalan – les habitants l’ont vu et hélà s subi lors de la crise issue de la sècheresse historique qui continue d’irriguer le département -, c’est l’absence de vision, de préoccupation et de réflexion, pour anticiper un contexte qui nous dirige droit dans le mur si nous n’y prenons garde. Que font nos élus, nos décideurs ? Ah si, ils inaugurent à tours de bras des pistes cyclables, que d’ailleurs aucun vélo n’empruntera, c’est bien (re)connu…
L.M.
*Clin d’oeil à la chanson d’Eric Charden.