(Communiqué)

 

« La crise liée à la sécheresse et aux restrictions qu’elle entraine est une nouvelle épreuve pour les habitants frappés par une crise sociale et démocratique » s’adressant au préfet, le président de l’ADECR insiste sur « l’impérieuse nécessité de la plus grande transparence qui doit présider aux arbitrages et à l’équité dans le partage de la ressource. » afin de garder un climat serein dans cette période difficile

 

L’eau est un bien commun, l’accaparement de la ressource par une ou des catégories d’usagers au détriment d’une autre est inacceptable.

Sur les mesures de gestion à court terme l’ADECR revendique l’absolue nécessité de respecter une égalité sociale des usages.

Ainsi au regard de son impact à priori limité sur les volumes consommés l’interdiction d’arrosage des jardins potagers à caractère familial, social et associatif notamment mis à disposition par les communes, est très mal comprise et acceptée.

Il ne peut y avoir de double peine pour les familles et ménages modestes victimes d’une part d’une inflation spéculative sur les produits alimentaires frais ou de première nécessité et d’autre part d’interdiction d’arrosage de leurs jardins familiaux.

L’ADECR demande en conséquence l’instauration d’une dérogation permettant l’arrosage de manière concertée de ces jardins.

Pour les communes, l’ADECR demande la mise en place d’une enveloppe exceptionnelle financée par l’Etat pour les cas d’urgence de travaux sur les réseaux ou l’approvisionnement ainsi que des mesures de réquisition d’entreprises afin de prioriser ce type d’intervention.

L’ADECR soutiens les demandes des socio-professionnels agricole et d’autres secteurs économiques qui sollicitent une indemnisation de leurs pertes de recettes d’exploitation consécutives à la sécheresse mais à la condition que soient respectés les mesures d’usages exceptionnels nécessitées par la crise présente.

Concernant les activités dont les conditions d’emplois ou de réemplois de salariés seront affectés par la sécheresse l’ADECR demande la mise place de mesures d’indemnisation qui soient directement destinées aux travailleurs de ces secteurs. Ces mesures étant à négocier avec les organisations syndicales représentatives des salariés.

Concernant les mesures à moyen et long terme l’ADECR réitère son attachement à la gestion publique de l’eau permettant un contrôle effectif de sa gestion par les élus et les usagers dans le cadre de régies publiques.
Il est inacceptable que d’immenses profits soient prélevés par des multinationales sur la gestion de l’eau (et de l’assainissement) bien commun de l’humanité.

En ce qui concerne les Pyrénées Orientales, l’association est favorable à des formes de coopération intercommunales à l’échelle départementale en faveur de la gestion partagée de la ressource, de sa qualité et de sa mutualisation. Elle soutient dans cet esprit la constitution d’un syndicat départemental intercommunal ayant pour vocation une gestion transparente et solidaire de l’Eau.

A l’avenir nous demandons à ce que les critères d’aides concernant les secteurs agricoles ou touristiques soient conditionnés à la recherche de mode de production respectueux d’un développement agricole ou touristiques durable.

La gestion de l’eau et de l’assainissement ne peut pas reposer uniquement sur le prix facturé aux usagers, l’Etat doit s’engager dans des politiques nationales permettant la péréquation entre les territoires et une solidarité financière faisant appel à la contribution des grands utilisateurs de l’eau que sont les activités à caractère lucratifs à caractère commercial, industriels ou agricoles.

 

Catastrophe naturelle

L’ADECR attire également attention du Préfet sur un préjudice connexe à la situation de sécheresse affectant des milliers de familles de notre Département victimes de désordres affectant leurs habitations.

Un premier Décret « catastrophe naturelle » vient d’être publié mais seules quatre communes des Pyrénées Orientales figurent sur cette liste parmi plusieurs centaines classées.

L’ADECR demande avec insistance au Préfet d’intervenir avec fermeté auprès du / ministre de l’Intérieur afin que toutes les communes du département concernées par ce sinistre ne soient oubliées et que leurs habitants puissent réclamer réparation de leurs préjudices”.

 

Lettre -prefet-ADECR (1)