(Communiqué)

 

-“Conditions de travail et effectifs de la Police Nationale dans notre département : j’alerte Monsieur le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en séance des questions orales à l’Assemblée Nationale !

 

Le département des Pyrénées-Orientales est en matière de sécurité le grand oublié de la
politique du ministère de l’Intérieur.

Il subit depuis plusieurs années une explosion des flux de clandestins engendrés par le laxisme
du Gouvernement espagnol en matière migratoire.

Concrètement cela s’est traduit l’année dernière par plus de 30 000 non admissions recensées.
Les services de la Police aux Frontières (PAF) s’en retrouvent débordés, alors même que selon
les syndicats, il manque, depuis longtemps, dans le département, environ 50 fonctionnaires
affectés à cette mission.

De plus, du fait des locaux inadaptés aux contrôles, au Perthus et à Cerbère, qui sont des points
de passages de frontière administrative, c’est la barrière de péage de Le Boulou située 10
kilomètres en aval de celle-ci qui est devenue cette nouvelle frontière, un simple « point de
passage autorisé » où les fonctionnaires de Police nationale, mais aussi des Douanes ou de la
Gendarmerie en sont réduits à se partager de simples algécos, alors que la configuration des
lieux et l’absence de voies spécialement aménagées, ne permettent pas aux agents d’effectuer
les contrôles dans les conditions de sécurité qu’exigent de telles opérations.

Toujours dans notre département, il manque l’équivalent de trente officiers de Police Judiciaire afin d’assurer, dans des délais raisonnables, le traitement judiciaire des crimes et délits qui
augmentent de façon importante, lié en partie par l’arrivée massive de mineurs dits non-accompagnés (MNA), ceux-ci se retrouvant très régulièrement mis en cause dans des affaires
de délinquance qui nuisent à la tranquillité quotidienne des habitants de nos quartiers.
Face aux manques récurrents d’effectifs du Commissariat de Perpignan, le ministère de
l’Intérieur a mis à disposition du préfet, un escadron de Gendarmerie Mobile, qui déployé en
renfort sur la voie publique, depuis septembre 2022, mène régulièrement des opérations de
sécurisation et de lutte contre les trafics en tout genre.

Cependant la fidélisation de cette Unité mobile, annoncée jusqu’au mois de juin et que nous
souhaitons voir perdurer, ne doit pas faire oublier la carence structurelle en effectifs de policiers
titulaires, affectés à la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) des Pyrénées-Orientales. La pyramide des âges n’est pas favorable avec des départs à la retraite de policiers
confirmés, et une inquiétude forte de les voir remplacés par des policiers-adjoints, ou bien
compensés par des réservistes.

Lors de la séance de « Questions au Gouvernement » du 28 février à l’Assemblée Nationale,
j’ai rappelé au Gouvernement l’état d’insalubrité de l’Hôtel de Police de Perpignan, où les
fonctionnaires ne peuvent assurer dans des conditions dignes, l’accueil des victimes et le dépôt
de plaintes, où les avocats et les médecins ne disposent pas de local dédié leur permettant de
recevoir les prévenus, ce qui ne permet pas d’assurer la confidentialité due à chacun.

Concrètement, les services de la Police Nationale sont éparpillés en trois sites, ce qui freine la
coordination et l’efficacité des différentes unités, générant des surcoûts non négligeables quant
aux dépenses de fonctionnement.

Il y a donc urgence à voir sortir de terre un nouveau Commissariat où tous les services de Police
Nationale pourraient être regroupés, ce qui favoriserait une meilleure coordination de ceux-ci.
Le maire de Perpignan Louis Aliot soutient le projet sur le site des “Courriers catalans”.

Enfin, je vous rappelle ma question écrite du 25 octobre dernier, restée sans réponse à ce jour,
sur l’état matériel et humain inquiétant du Centre de Rétention Administrative de Perpignan, qui fait de façon récurrente la Une de la presse locale, où l’augmentation du danger pour le
personnel encadrant est régulièrement mise en exergue.

La situation y est de plus en plus ingérable pour les fonctionnaires, non seulement du fait des
nouvelles dispositions nationales visant à placer en rétention les étrangers, auteurs de troubles
à l’ordre public, de trafics en tout genre, radicalisés ou sortant de prison, mais aussi de par
l’inadaptabilité du site.

Avec une inquiétude supplémentaire car on nous annonce désormais qu’après quelques
travaux, le taux d’occupation va passer de quarante-huit à soixante retenus, mais sans renforts de policiers.

J’invite Monsieur le ministre de l’Intérieur à répondre à ces nombreuses attentes pour mon
territoire par des actes forts, car la situation à la frontière, à l’hôtel de Police de Perpignan et au
CRA nous presse”.

Sophie Blanc
Députée des Pyrénées-Orientales