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« La dernière cartouche du macronisme » : la nomination de Lecornu à Matignon fait réagir toute la classe politique
(Martin Lagrave – Rédaction de Paris Match)

 

Paris Match.- Moins de vingt-quatre heures après la chute de François Bayrou, Emmanuel Macron a choisi de nommer Sébastien Lecornu Premier ministre. À 39 ans, l’ex-ministre des Armées s’installe à Matignon dans un climat de crise, suscitant déjà une salve de réactions à gauche comme à droite.

Un simple communiqué de presse de l’Élysée. Ce mardi soir, Emmanuel Macron a nommé Sébastien Lecornu à Matignon, 24 heures seulement après la chute de François Bayrou. Ce proche d’Emmanuel Macron, réputé pour sa loyauté prend les rênes du gouvernement dans une période de fortes turbulences politiques et sociales.

À peine officialisée, cette décision a déclenché une pluie de réactions dans la classe politique. De l’opposition, qui critique un choix de continuité, aux alliés de la majorité qui saluent un profil jugé solide, chacun tente déjà d’imprimer sa lecture de cette nomination.

Le principal intéressé a remercié le président de la République « pour la confiance qu’il (m) e témoigne » avant de saluer François Bayrou « pour le courage dont il a fait preuve en défendant ses convictions jusqu’au bout ».

Au sein de la majorité présidentielle, on affiche son soutien. Sur BFMTV, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a salué « un excellent ministre », assurant être « sûre qu’il sera capable de nous rassembler ».

Invité du 20 heures de TF1, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe a, lui, insisté sur les qualités de négociateur de Sébastien Lecornu, qu’il connaît « depuis longtemps, bien avant 2017 » « C’est un homme qui est jeune mais qui a pris beaucoup de densité au ministère des Armées et qui sait discuter. Il va avoir besoin de ce talent de discussion et d’écoute pour réussir à trouver un accord dans des circonstances dont il faut bien reconnaître qu’elles sont assez compliquées », a-t-il souligné.

 

 

« La dernière cartouche du macronisme »

 

À l’opposé, Marine Le Pen a dénoncé sur X « la dernière cartouche du macronisme, bunkerisé avec son petit carré de fidèles ». La cheffe du Rassemblement national prédit qu’« après les inéluctables futures élections législatives, le Premier ministre s’appellera Jordan Bardella ». Ce dernier a lui aussi critiqué la nomination. « La devise d’Emmanuel Macron : on ne change pas une équipe qui perd », a lancé le président du RN, estimant qu’« un fidèle du Président » ne saurait rompre avec la politique menée depuis huit ans. Tout en affirmant juger Lecornu « sur pièces, à ses actes, à ses orientations pour donner un budget à la France ».

Jean-Luc Mélenchon a également réagi sur les réseaux sociaux en fustigeant une continuité politique. « Réponse de Macron au renversement de Bayrou : dorénavant c’est absolument comme auparavant. Seul le départ de Macron lui-même peut mettre un terme à cette triste comédie du mépris du Parlement, des électeurs et de la décence politique », a écrit le leader de La France insoumise. La sulfureuse députée européenne Rima Hassan y voit une raison de plus de « tout bloquer le 10 septembre ».

De son côté, le ministre (démissionnaire) de l’Intérieur Bruno Retailleau a salué un choix qui n’est « pas un ministre socialiste », même si pour lui, « sa tâche va être rude ». Il a annoncé souhaiter « trouver des accords » avec le nouveau chef du gouvernement et a par ailleurs annoncé que le bureau politique des Républicains s’était prononcé à l’unanimité pour une participation éventuelle du parti au gouvernement.

(Source : hebdomadaire Paris Match)