(Ouillade était représenté hier à l’audience-spectacle du procès des supposés assistants européens fictifs du RN/ Rassemblement National)
Le moins qu’on puisse dire c’est que tout ne s’est pas passé comme prévu ni pour la partie adverse, ni pour le parquet et a laissé une certaine amertume qu’on pouvait lire sur le visage de la présidente du tribunal
En effet, après une interminable audience de questions-réponses et interrogatoires des assistants Catherine Griset et Thierry Legier l’historique agent de sécurité de Le Pen père puis fille (et des députés européens RN dans certaines circonstances évoquées), Marine Le Pen a pris la parole et répondu à toutes les questions des juges avec énergie et justesse démontant un à un les aprioris évidents d’une accusation fébrile.
C’est hier soir vers 20H 30 que les choses se précisent concernant un contrat européen, celui de Thierry Legier, suspecté d’être un faux contrat, avec de fausses feuilles de paie pour un travail tout aussi vaporeux et sur des sommes rondelettes.
Marine Le Pen et son avocat, le Catalan Rodolphe Bosselut*, vont alors patiemment et méthodiquement décortiquer ce contrat, ces irrégularités constatées et les accusations fantaisistes de l’OLAF, du Parlement Européen et du Parquet. Car c’est de cela dont il s’agit : “Madame Le Pen n’a jamais fait de faux contrats ni détourné on ne sait quoi”.
En revanche c’est le Parlement Européen qui en lançant ce boomerang d’accusation à charge l’a vu se retourner contre lui-même sous l’aspect d’un incident savoureux de procédure, avec KO technique et judiciaire dont les juristes et les spectateurs se souviendront longtemps.
C’est le Parlement lui même qui, pour régulariser une situation confuse liée au fonctionnement du « Tiers payant » concernant plusieurs contrats, aurait produit des régularisations postérieures aux faits, qui s’avèrent être des contrats totalement « artificiels ». Des faux qui ne disent pas leur vrai nom !
Du jamais vu devant ce genre de tribunal ! La tension était palpable. La maîtrise approximative du dossier par le Parquet et les juges est perceptible et l’accusation est dépitée, à l’image de son avocat Me Patrick Maisonneuve, lequel s’affaissait doucement mais sûrement dans sa robe au fur et à mesure que les démonstrations étaient faites sur cette impensable manÅ“uvre du Parlement Européen.
Le directeur financier du Parlement Européen présent à l’audience, Didier Klethi, fonctionnaire de son état, rouge écarlate dans son costume gris, arriva à la barre pour s’expliquer avec une voix d’outre-tombe et une jambe gauche bizarrement saisie par un tremblement nerveux des plus suspects… il reconnut benoîtement une erreur qui n’en était pas une, puisque trompé qu’il aurait été par l’OLAF l’organisme d’investigation européen aux moyens de police importants… et qui va déterminer l’ensemble de la procédure (perquisitions, saisies, etc.).
Si on ajoute à ça que finalement, après discussion, un assistant parlementaire pouvait être chauffeur, agent de sécurité, et toute une liste non exhaustive d’emplois que le Parlement Européen aujourd’hui reconnaît… la coupe est pleine.
Car l’accusation repose sur quoi en fait ? Sur des faits à charge montés en épingle par l’accusation à des fins politiques ? La question mérite d’être posée.
Bref, vous l’aurez compris, ambiance-ambiance : une chatte n’y retrouverait pas ses petits et les juristes présents en nombre dans la salle se demandaient comment la Présidente allait désormais mener ce procès, tant il repose sur des pièces douteuses, une instruction européenne critiquable (la preuve), voire bâclée et une mauvaise foi totale.
En quinze jours, nous avons donc appris, après dix ans de procédures et de tintamarre médiatique, qu’un garde du corps pouvait être assistant et que le Parlement Européen pouvait se tromper – ou mentir ? – et pratiquer des régularisations basées sur de vrais-faux document ! Rien que ça.
Et dans le même temps que l’OLAF pouvait poursuivre des choses que sa propre administration a créé mais qu’elle a délibérément porté à la charge du RN et de Marine Le Pen …ce qui paraît extravagant à ce niveau-là de justice et de violations de plusieurs principaux fondamentaux du Droit.
Bref et en conclusion de cette journée épique – que très certainement vous ne lirez nulle par ailleurs -, le doute entache désormais toute la procédure et l’ensemble du procès.
C’est une évidence et on commence à se demander si le prétendu système monté par le RN n’est tout simplement pas l’arbre qui cache la forêt du véritable système lui, européen et technocratique, qui politiquement et par tous moyens cherche a abattre un adversaire politique…aux portes du pouvoir ?
La suite au prochain épisode… nous suivrons ça de près !
L.M.
*Rodolphe Bosselut, avocat au Barreau de Paris, est 3e adjoint au maire de Font-Romeu-Odeillo-Via, délégué au Développement durable et à la Transition énergétique.