Réunion d’information sur l’avancée des recherches relatives au cimetière harki du camp Joffre de Rivesaltes…

 

Ce mardi 10 décembre 2024, à l’initiative du préfet des Pyrénées-Orientales, de la présidente du Conseil départemental, et du maire de Rivesaltes, a été organisée une réunion d’information sur l’avancée des recherches relatives au cimetière harki du camp de Rivesaltes.

Plus de 20 000 Harkis ont transité par le camp de Rivesaltes entre 1962 et 1965, soit un quart des Harkis de France.

Durant cette période, au moins 146 personnes sont décédées lors de leur passage par le camp Joffre. Soixante  d’entre elles ont été inhumées sur ce même camp, tandis que les autres l’ont été aux cimetières de l’Ouest ou du Nord de Perpignan.

En 2014, la cinquième mesure du Plan d’action en faveur des Harkis prévoyait un travail d’identification des lieux d’inhumation spécifiques des Harkis et de leurs enfants morts à l’intérieur des camps et enterrés de manière anonyme.

Dans ce cadre, le 19 novembre 2016, l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) a commandé une étude à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), laquelle a pris la forme d’un travail de photo-interprétation. Ce travail a révélé la présence d’une anomalie recoupée par des témoignages concordants.

Pour autant, les recherches menées sur le terrain n’ont pas confirmé la présence d’un cimetière à l’emplacement repéré.

Le 19 septembre 2019, une stèle commémorative en mémoire des décédés du camp harki a été inaugurée par Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès ministre des Armées.

Le 29 octobre 2023, Patricia Miralles, secrétaire d’État auprès du Ministre des Armées a donné son feu vert au lancement de nouvelles recherches. Depuis, ces dernières se sont intensifiées et accélérées.

Dans un premier temps, des réunions ont été conduites avec l’ensemble des administrations concernées afin d’identifier de nouveaux lieux susceptibles de correspondre à l’emplacement d’un cimetière harki en mettant à profit l’ensemble des recherches et documents disponibles.

Dans un deuxième temps, cinq hypothèses de localisation du cimetière ont été successivement testées. Elles ont toutefois été invalidées par les recherches conduites.

En conséquence, le périmètre de recherche a été élargi et des photos aériennes ont été exploitées afin de repérer le cimetière harki. Le recoupement de différentes photos aériennes d’archive confirme une anomalie, laquelle apparaît remaniée sur une photo datée du 13 juillet 1987. Une nouvelle hypothèse de localisation du cimetière a donc été émise le 15 juillet 2024 par les services de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC).

Le 15 septembre 2024, une exploration pédestre menée par un archéologue du Conseil départemental a révélé la présence de vestiges pouvant correspondre à ceux d’un cimetière, dont des plaques numérotées.

Les 29 et 30 octobre 2024, une nouvelle exploration pédestre menée par l’INRAP a été autorisée par la DRAC et la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), dans la mesure où la zone identifiée est une zone environnementale.

A la suite de celle-ci, des sondages ont été réalisés du 26 au 29 novembre 2024 à l’aide d’une pelle mécanique, avec une méthodologie et une éthique propres aux circonstances.

Cette opération a permis de confirmer la présence d’un cimetière relevé sur le lieu identifié.

Elle a également permis de révéler que chaque corps avait été relevé individuellement.

 

Au cours de cette réunion, plusieurs perspectives ont été dressées afin de poursuivre la dynamique de recherche enclenchée et d’apporter toutes les réponses aux familles concernées :

– Une cellule est créée au sein de l’ONaCVG afin de retrouver intégralement toutes les familles et de les associer aux différentes étapes de la recherche ;

– Un temps d’échanges et d’explications sur place sera proposé aux familles au début de l’année 2025 ;

– Les investigations archéologiques feront l’objet d’un rapport circonstancié, lequel sera rendu public ;

– Une journée scientifique sera organisée au mémorial du camp de Rivesaltes avec l’ensemble
des acteurs concernés afin de présenter les recherches et leurs résultats.

“En cela, la réunion qui s’est tenue ce jour constitue une première étape dans un long travail de recherche auquel les familles seront systématiquement associées”, conclut le préfet des P-O, Thierry Bonnier, dans un communiqué de presse diffusé ce mardi 10 novembre 2024.

 

 

*Le Collectif des familles s’étonne, par exemple, “Que les corps des défunts ont été déplacés mais personne ne sait où… La mairie de Rivesaltes ne se souvient plus, pourtant le maire actuel, André Bascou, était déjà en poste à ce moment-là”.