Avec Jean-Paul Alduy, 82 ans, ancien sénateur-maire centriste de Perpignan – qui s’est toujours défini comme “l’homme de droite le plus à gauche dans les P-O” (sic) -, il faut savoir être méfiant, vigilant, prudent en tout cas, s’agissant de ses (ré)apparitions publiques, car ce n’est jamais “gratuit”, “innocent”, “par hasard”, “accidentel”… en un mot : fortuit. Il s’apprête à nous revenir, mi-mai, tel une pivoine, avec la sortie officielle d’un nouveau livre, “Ce que maire m’a fait…”, qu’il présentera et dédicacera dans les salons de la brasserie “Café Vienne” de son ami Camille Otero

 

Il n’aura échappé à personne que nous sommes désormais, sur le calendrier, à seulement dix mois des prochaines élections municipales. Un moment, bien évidemment, connaissant le personnage, que Jean-Paul Alduy ne pouvait ignorer pour revenir sur la scène publique locale, pour réapparaître brusquement tel Zébulon (re)monté sur ses ressorts. Coucou, le revoilou !

Depuis plusieurs semaines, déjà, mais sans pour autant le prendre en flagrant délit de conspiration, JPA était fréquemment cité dans le microcosme perpignano-catalano-perpignanais – défini par un vaste secteur géographique qui s’étire poussivement entre le Haut-Vernet les quais de la Basse -, pour soi-disant être derrière, alimenter et pousser, une équipe susceptible de présenter une liste l’an prochain, aux municipales, à Perpignan.

Autant vous prévenir, autant vous le dire d’avance : les noms de cette équipe de baltringues qui circulent sous le manteau n’ont aucune chance d’ébranler la citadelle RN made in Team Louis Aliot ! Citadelle dont les remparts – l’Histoire rétablira un jour les quatre vérités -, ont été érigés par la politique municipale désastreuse et clientéliste d’un certain Jean-Paul Alduy, de juin 1993 à octobre 2009, qui d’ailleurs au passage doit encore avoir le moral dans les chaussettes…

Dans “Ce que maire m’a fait…” (Ed. Les Presses Littéraires), Jean-Paul Aduy se confesse et se projette, depuis ses souvenirs d’adolescence jusqu’au Perpignan qu’il imagine en… 2060 ! Avec en chemin littéraire des tentatives d’explications buisonnières en guise de mode d’emploi pour cerner le personnage, son identité, depuis le technocrate qu’il fût, en Côte d’Ivoire notamment mais pas que, jusqu’à l’homme politique local – politicien ?, politicard ? -, qui a occupé pendant deux décennies entières le devant de la scène en pays catalan… et en ayant une haute idée de ses fonctions et de lui-même, surtout.

Hola touti ! Qué tal… Malgré cela, malgré tout ça, Jean-Paul Alduy et ses formules à ressort auront marqué la vie roussillonnaise. L’une des survivantes de cette époque confie : “On a dit de lui qu’il faisait des miracles ; le plus remarquable était de changer de politique d’un mandat à l’autre, voire tous les deux ou trois mois, et quelquefois d’un jour à l’autre, en donnant l’impression de dire la même chose, preuve que le fond n’est rien  et la forme tout !”.

La forme ou plutôt, ici, en l’occurrence : le Style. Le style JPA : inattendu et mystérieux, voire romanesque, amusant, pittoresque, séducteur, fécond à coup sûr ! Et très étonnant par l’élévation inimitable de ses vues politiques, dont il faut (bien) reconnaître qu’elles étaient inégalées à cetté époque sur le sol et dans le ciel roussillonnais.

D’un pas résolu, ès-qualité de maire de Perpignan, il animait et enchaînait réunions et conférences de presse avec l’aisance de celui qui a plus d’un tour dans son sac. Les gratte-papiers attendaient toujours qu’il (nous) sorte un lapin de son chapeau municipal. Mais c’est bien les confidences – et acccessoirement le “mea-culpa” -, d’une belle carrière, d’une ascension politique fulgurante dans les P-O, en tant que “fils de”*, que les influenceurs-des-temps-modernes vont traquer dans les pages, entre les lignes, de “Ce que maire m’a fait…”.

Jean-Paul Alduy nominé pour la prochaine édition du Prix Méditerranée ? Ce serait à coup sûr lui rendre enfin justice, au plan littéraire s’entend.

Bonne lecture à toutes et à tous !

 

L.M.

*Jean-Paul Alduy, né à Lyon (Rhône), polytechnicien de formation (X 1962 sorti dans le corps des Ponts et chaussées promotion 1967) ; fils de Paul Alduy (ancien sénateur-maire de Perpignan) et Jacqueline Alduy (ancienne sénatrice-maire d’Amélie-les-Bains-Palalda), aura 83 ans ce mercredi 7 mai 2025.