Hier, mercredi 18 janvier à Prades se tenait une nouvelle étape du cycle de réunions publiques portant sur la question des retraites organisé par La France Insoumise/ Nupes. Elle était animée par Francis Daspe, à l’aide d’un diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée.

 

Cette réunion se déroulait quelques jours après l’intervention de la Première Ministre Elisabeth Borne qui avait dévoilé le projet gouvernemental. Et juste avant deux moments forts de la mobilisation qui va s’enclencher, d’une part la manifestation intersyndicale d’aujourd’hui, jeudi 19 janvier à Perpignan, d’autre part la marche pour les retraites à l’appel d’organisations de jeunesse, ce samedi 21 janvier à Paris

Francis Daspe a pu ainsi tirer à boulets rouges sur le projet proposé par la Macronie. « C’est une réforme injuste et brutale », estimait-il en rappelant qu’elle n’était même pas nécessaire selon les analyses du COR (Conseil d’orientation des retraites) qui précisait que les caisses de retraites étaient excédentaires l’an passé et le seront encore cette année. Seul un léger déficit est pronostiqué pour l’an prochain, sans que l’on puisse parler de « trajectoire incontrôlée ». Autrement dit, rien qui nécessite les discours alarmistes et des réformes à l’emporte pièce. Pour l’Insoumis, « Les projets tels qu’ils sont présentés par le gouvernement instaurent une forme de triple peine ».

D’abord avec le recul de l’âge à la retraite de 62 à 64 ans. « C’est véritablement absurde car une proportion significative des catégories populaires est déjà décédée et qu’une majorité des personnes ne possèdent plus d’emploi au moment de liquider ses droits à la retraite ! ».

Ensuite avec l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation pour arriver jusqu’à 43 annuités. « Avec l’entrée de plus en plus tardive sur le marché du travail, avec les périodes de chômage touchant un nombre de plus en plus élevé des travailleurs, avec les carrières discontinues et précaires touchant une majorité de femmes, atteindre le nombre de trimestres cotisés suffisants équivaudra à un parcours du combattant voué beaucoup trop souvent à l’échec ».

Enfin, avec le maintien de la décote. « La décote ampute la pension de retraite de 1,25% par trimestre cotisé manquant. La perte peut aller jusqu’au 25 % maximum de perte. Sans compter une première amputation de la pension en fonction du pourcentage de trimestres manquants, ce qu’on appelle dans la novlangue technocratique la prorotisation. La conséquence évidente sera l’augmentation non négligeable du nombre de retraités avec des pensions nettement inférieures au seuil de pauvreté ! », poursuivait-il.

Francis Daspe se demandait à quel âge pourra-t-on parvenir à une pension à taux plein. « Pour beaucoup, ce sera à 67 ans, c’est-à-dire à l’âge de d’annulation de la décote. Et même, pour d’autres dont le nombre n’est pas à négliger, ce ne sera même pas le cas, avec la prorotisation qui fera sentir ses effets les plus cruels avec l’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités ».

Et de mettre en avant, selon lui, “le sordide mensonge de la (prétendue) garantie d’une retraite à 85 % du SMIC. Il s’agit en réalité d’une disposition qui concernera très peu de monde tant les conditions sont drastiques (une carrière complète passée entièrement au SMIC). Et d’autant plus que la mesure existe déjà dans la loi Fillon de 2003 et qu’elle n’a jamais eu le début du commencement d’une quelconque application… Triple peine ? Peut-être même quadruple ou quintuple peine !”.