Emilien Ourmière : “L’idée d’une montre qui soit différente à chaque regard. Selon l’angle de lecture, de visibilité, tu peux jouer avec les reflets. C’est le plaisir à toute heure !”

 

 

Entre “il faut donner du temps au temps” et “il faut laisser le temps au temps”, Emilien Ourmière, qui n’aura vingt ans que le mois prochain, étudiant en licence d’économie gestion à l’IAE* de l’Université Perpignan Via Domitia, a choisi : il y a un temps pour tout et un temps pour tous, point n’est besoin d’aller chercher midi à quatorze heures (et vice versa). Avec lui c’est comme ça, il ne vous fera pas perdre votre temps

 

 

 

S’il devait être un objet, Emilien Ourmière serait un cadran pour remonter le temps. Car le temps, qu’il s’agisse d’heures, de minutes et/ ou de secondes, qu’importe la durée, c’est son passe-temps favori, son dada (avec le vélo) ! Quitte à vivre à contre temps – mais pas à contre sens – de sa génération.

A 19 ans à peine, ce Sorédien originaire de Lyon (Rhône), passé ensuite par la commune de Ollioules, à l’est de Toulon (Var), avant de suivre sa famille dans le précieux massif des Albères, a créé sa propre marque horlogère, la montre “MAGNIN”**, nom issu de la région Rhône-Alpes, mais qui est surtout un clin d’oeil à ses origines (c’est le patronyme de sa maman).

Le déclic de l’horlogerie ? “Je l’ai eu lorsque on m’a offert ma première montre, une Swatch. J’avais dix ans. J’ai adoré cette montre, très colorée, au style décontracté, au look électrisant”. Il devient fan. Immédiatement.

En même temps, Emilien Ourmière est un passionné de robotique : “J’ai toujours aimé créer”. Les aiguilles continuent de tourner, de trotter dans sa tête. A l’âge de seize ans, son père lui offre sa première Hamilton, un modèle Vintage, LA montre référence dans le monde du cinéma et de l’aviation.

C’est sa première montre automatique. Il n’en est pas peu fier, Emilien. Il en rêvait. En silence. Exactement, justement, comme l’automatisme silencieux de ces prestigieuses et célèbres marques : Audemars Piguet, Blancpain, Breguet, Cartier, Michel Herbelin, Patek… Rolex. Pour ne citer que les plus connues parmi les plus emblématiques, de l’époque, d’une époque, de l’Univers, desquelles il est inarrêtable (comme le temps qui passe) et incollable s’agissant de leur histoire, depuis leur conception jusqu’à leur étalage en vitrine blindée Place Vendôme, nichée en plein coeur de Paris.

Ces montres-là, il les connaît toutes par coeur. Pas besoin de les porter à son poignet. Elles n’ont aucun secret pour lui : depuis leur invention jusqu’à leur fabrication, en passant par toutes les innovations qu’elles ont pu et su apporter, et pas uniquement côté design.

 

Tout ce qui tourne l’a toujours absorbé, intrigué, subjugué, fasciné osons le mot puisqu’il l’assume : ce n’est donc pas le fruit du hasard s’il est magnétisé par l’horlogerie et la bicyclette, “tout ce qui tourne !”, comme il dit.

A dix-huit ans, le créneau de ses passions s’affine, se peaufine, Emilien a trouvé sa voie, ou plutôt son Heure “H” : il se spécialise dans les montres vintage (art déco – les années vingt-trente à quatre-vingt-dix vont constituer son terrain de jeu professionnel).

Au fil de rencontres plus ou moins insolites, avec des spécialistes de renom dans le secteur, au fil d’échanges et de contacts suivis jusqu’à l’étranger (notamment en Suisse évidemment), il étoffe un réseau, une sorte de garde-temps pour installer ses fonctionnalités et son atelier, pour aussi y partager des influences audacieuses : “J’allais voir des personnes hautement qualifiées, pour apprendre et connaître toujours plus, de fil en aiguille la passion s’imposait dans nos discussions”. C’est en autodidacte, nourrit par ces entrevues et rendez-vous – c’est bien connu, les voyages forment la jeunesse -, qu’Emilien Ourmière va définitivement se lancer en se formant à partir de logiciels 3D.

Dès lors, en une poignée de mois, tout va s’enchaîner, s’accélérer pour lui : il esquisse avec succès le design de sa première “MAGNIN”, il réussit à intéresser et à mobiliser une trentaine de médias spécialisés autour de son initiative, de son parcours… un slow room dédié à ses créations va même voir le jour dans le 17e arrondissement à Paris.

 

Il a tout calculé, dans les moindres détails, avec la maestria d’un acrobate-financier côté marketing et stratégie***. Pour débuter, il vise le secteur du haut-de-gamme, car ses montres sont uniques. Derrière chacune d’entre elles il y a une inspiration, un “sujet” comme il aime à le raconter : “Chaque montre est dans son temps”, conçue à partir de matériaux parmi les plus résistants : en acier brossé par exemple, “pour mieux résister aux rayures”, autre exemple avec des verres saphir (inrayable). Il détaille la technicité et l’exception de ces “bijoux”, façonnés Swiss made, la garantie d’un automatisme à la perfection, privilégiant la haute-qualité. Des choix et des performances, ainsi qu’une force des sentiments qui ont un coût : plusieurs centaines d’€uros pour l’entrée de gamme.

“Trouver le bon équilibre à partir de l’intégration des différents éléments de la montre afin que ce soit harmonieux, a également été une démarche enthousiasmante”, précise-t-il. A l’arrivée, sa montre bracelet art-déco remixée au goût du jour, affiche fièrement 135 grammes sur la balance, au compteur du poignet (un poids identique à son Hamilton !) : “Pour une personne qui aime sentir sa montre tout en restant agréable au poignet, ce n’est pas gênant”, assure-t-il fièrement. “L’idée d’une montre qui soit différente à chaque regard. Selon l’angle de lecture, de visibilité, tu peux jouer avec les reflets. C’est le plaisir à toute heure !”. Dans toutes les étapes de son itinéraire, Emilien Ourmière est convaincant, séduisant, absorbant, attachant. Chicissime.

Cinq prototypes sont maintenant sur le marché. Les premières livraisons sont programmées pour cet automne.

Un talent est né. En un rien de temps !

 

L.M.

*IAE = Institut d’Administration des Entreprises.

**Lien du site internet : https://magnin-watches.com/

Emilien Ourmière : “J’allais voir des personnes hautement qualifiées, pour apprendre et connaître toujours plus, de fil en aiguille la passion s’imposait dans nos discussions”.