Tribune Libre/ Claude Barate* : Michel Barnier à Matignon… “La montagne accouche enfin d’un pari raisonnable”
par adminLuc le Sep 5, 2024 • 14 h 52 min Aucun commentaire*“La montagne accouche enfin d’un pari raisonnable” par Claude Barate, universitaire, député honoraire
-“Apres un temps infiniment long, le verdict est tombé. Ce sera Michel Barnier. D’abord tenté par un nouveau « en même temps », la manÅ“uvre Bernard Cazeneuve, n’avait pas d’autre objectif que d’essayer de casser le bloc de gauche. Devant cet échec, le Président n’a eu d’autre ressource que d’essayer de trouver dans le camp de la droite une personnalité crédible qui soit capable d’éviter les foudres de la censure.
C’est un bon choix
Mais il serait arrivé certainement au même résultat, mais plus rapidement s’il s’était posé le problème autrement, en partant non pas des combinaisons politiciennes mais en se demandant ce que souhaitait le peuple.
Quand on a plus d’idées sur l’avenir de la France, que ses propres idées ont été lourdement sanctionnées à l’occasion de deux élections successives, soit on quitte le pouvoir, soit on prend les idées majoritaires dans le peuple et on nomme un premier ministre en mesure de les incarner.
Ce n’est pas ce qu’a fait notre Président, si sûr de sa supériorité sur les autres qu’il essaie quand même de conserver une parcelle, une illusion de pouvoir.
Pourtant les désirs du peuple sont clairs et soutenus par la grande majorité des Français : Augmenter le pouvoir d’achat, sortir le pays d’une période d’insécurité inquiétante, maitriser une immigration qui refuse d’être assimilée, redonner à la France la place qui devrait être la sienne en matière d’éducation, redonner de l’efficacité au monde de la santé et enfin permettre à chacun de vivre de son travail sans être accablé par des normes aussi pénalisantes qu’inutiles.
Augmenter le pouvoir d’achat, c’est augmenter les salaires et diminuer les impôts. Certains croient ou font semblant de croire que dans un monde concurrentiel, on peut faire n’importe quoi sans se préoccuper de ce que font les autres. Que le besoin de compétitivité n’existe pas. Rien n’est plus faux et démagogique. Ce qui empêche les salaires d’augmenter, ce sont les charges sociales qui reposent en France sur le seul travail, au moment même, ou on veut moins travailler (retraite à 60 ans, semaine de 35 heures) ce qui mathématiquement fait reporter sur les autres le surplus de la charge. Le système ne tiendra pas et va exploser. J’ai déjà dit et je ne reviendrai pas sur le sujet, qu’il faut changer de système et faire reporter sur les produits et non sur le travail les charges sociales. Ainsi les produits d’importation paieront leur quote-part, pendant que nous serons plus compétitifs. Il faut basculer vers la TVA sociale.
Augmenter le pouvoir d’achat, c’est aussi réduire les impôts qui sont aujourd’hui parmi les plus élevés au monde. Pour cela il faut réduire les dépenses inutiles. Elles sont légion dans la bureaucratie qui au surplus étouffe le pays. Elles sont nécessaires pour recentrer l’action sur l’essentiel et non l’accessoire souvent idéologique.
Faire reculer l’insécurité, c’est sortir de l’impuissance judiciaire, rétablir les peines planchers que les juges sont obligés d’appliquer, libre à eux de les alourdir, faire en sorte qu’elles soient sévères, dissuasives et appliquées. C’est donner aux policiers la présomption d’innocence comme on le fait déjà pour les militaires. A charge aux autres de démontrer qu’ils ont commis une faute dans l’exercice de leur pouvoir. C’est aussi face à l’invasion de la drogue qui tue nos enfants et les plus faibles, prendre des mesures de combat avec un parquet national antidrogue, une juridiction spéciale et une législation d’exception comme en période de guerre. La nécessaire prise en charge des malades n’y suffit pas. D’une manière générale, il faut soutenir la victime et non le délinquant.
Maîtriser l’immigration, ce n’est pas interdire l’immigration. Notre pays a toujours été une terre d’immigration et d’asile. Maîtriser l’immigration, c’est refuser l’entrée sur le territoire national des personnes qui ne veulent pas s’assimiler et qui au contraire veulent nous imposer leur mode de pensée, leur civilisation. Ils n’aiment pas notre pays, notre mode de vie, notre civilisation de liberté apportée par la culture judéo-chrétienne, qu’ils partent !
Redonner de l’efficacité à notre éducation, c’est sortir de cette culture woke qui l’a affaiblie. C’est faire, en sorte en se concentrant sur l’essentiel, que dans le primaire on apprenne aux élèves à lire c’est-à -dire à comprendre ce qu’ils lisent, à écrire dans un français classique, sans faute d’orthographe et sans écriture inclusive et à compter. C’est aussi leur apprendre où ils sont (géographie) et d’où ils viennent (histoire). Il faut dans cette histoire leur donner par le roman national, la fierté d’appartenir à un pays glorieux. Le temps de l’analyse critique viendra plus tard, quand ils seront en capacité de raisonner. Le raisonnement, voilà le but ultime de la formation, le raisonnement dont ils auront besoin dans leur vie d’homme et de citoyen. Et dans cette recherche, il vaut mieux une tête bien faite à une tête trop pleine.
Redonner de l’efficacité à notre système de santé. D’abord en développant la médecine de ville …et de campagne, plutôt que d’encombrer inutilement les urgences. Ensuite en redonnant du pouvoir aux médecins dans la gestion des équipements de santé. La crise du Covid a permis de constater qu’avec la même dépense par tête d’habitant, les allemands avaient 15% en plus de personnels de santé sur le terrain. Pourquoi ? Parce que chez nous à cause d’une réforme bureaucratique aussi inutile que couteuse, l’argent destiné au traitement des malades passe dans l’administration des ARS (Agence Régionale de Santé). Il faut bien entendu corriger des erreurs de gestion aussi graves.
Supprimer les normes aussi pénalisantes qu’inutiles. La crise agricole a permis de mettre en plein jour les imbécillités de la bureaucratie française et bruxelloise. C’est ainsi que les produits importés en Europe ne subissent pas des mêmes contraintes imposées aux produits européens, ce qui favorise les importations et pénalise nos exportations Même chose en France par rapport aux autres pays de l’Europe. Les français croulent sous les normes. Il y a des normes pour tout, pour la taille des haies (14) même pour la hauteur des tas de fumier (3m)….. Le grave, c’est qu’avec les normes, il y a une administration pour les fabriquer, une pour les faire appliquer et que le tout coute beaucoup d’argent et de temps perdu de la part des français qui doivent les respecter, en même temps qu’ils doivent remplir des papiers administratifs…. Comme on est loin du temps où Pompidou pouvait dire « arrêtez d’emmerder les Français ».
Comme on peut le voir, la tâche à accomplir est immense et il faut engager la bataille immédiatement sans tergiverser.
Comment faire comprendre des choses aussi simples à un soi-disant premier de cordée qui n’a comme seul objectif que sa propre survie.
Espérons que Michel Barnier, que je connais bien, aura le temps et la force de faire aimer l’action politique au peuple de France”.
*Claude Barate, universitaire, député honoraire