Tribune Libre/ Claude Barate* : “Un parfum de IVe République”
par adminLuc le Sep 22, 2024 • 16 h 33 min Aucun commentaire*”Un parfum de IVe République” par Claude Barate, Universitaire, député honoraire
Le gouvernement vient enfin d’être nommé. Il a été l’objet d’âpres discussions dans lesquelles l’intérêt de la France, les besoins exprimés clairement par les français, n’étaient pas au cœur des préoccupations.
J’ai beaucoup entendu les uns et les autres parler des lignes soi-disant rouges qu’il ne fallait pas dépasser. J’ai entendu dire que le Premier Ministre LR (Les Républicains) ne devait pas prendre des ministres LR, qu’il devait équilibrer au profit des forces de la macronie. J’ai même entendu Gabriel Attal et Gérald Darmanin donner des leçons de gestion sur le budget de L’Etat, comme s’ls n’avaient pas appartenu à un gouvernement qui a creusé la dette de 1 000 milliards d’euros supplémentaires. J ‘en ai entendu d’autres dire que la politique de la France devait continuer à s’exercer au centre, comme si les résultats de cette politique étaient excellents et que la majorité sortante n’avait pas été battue 2 fois, une aux européennes, l’autre aux législatives.
En réalité tout ce débat n’avait d’autre objectif que de négocier des places ministérielles.
Bref, nous étions retombés dans la IVe République.
Cette situation est le résultat exceptionnel d’un Président de la République qui a cru qu’il était Jupiter, et que les électeurs allaient le suivre dans sa décision d’autant plus malencontreuse qu’inutile de dissoudre l’Assemblée Nationale.
Elle est aussi le résultat d’un accord de 2e tour sans fondement et contre nature, entre la macronie et le Nouveau Front Populaire (NFP), juste pour préserver aux uns et aux autres, l’illusion d’une représentativité plus importante.
En s’abritant derrière un accord électoral indécent, ils ont certes privé le Rassemblement National d’un possible accès au pouvoir, ils ont surtout privé la France de la stabilité politique dont elle a tant besoin pour corriger les insuffisances et les désordres générés par autant d’années de direction Macron.
Par contre ce que cette situation ne cache pas, mais qu’elle met au contraire en pleine lumière, c’est que la revendication d’une élection à la proportionnelle n’a pas pour but une représentation plus précise de l’électorat, mais uniquement celle d’une dispersion des forces pour que chacun puisse négocier, le bout de gras.
Ce n’est pas un hasard, si condamnant le régime des partis, le Général de Gaulle avait installé le scrutin majoritaire qui jusque-là , a permis de dégager des majorités de gouvernement.
Que les Français réfléchissent bien, ce qui est de l’intérêt des partis, n’est pas forcément de l’intérêt de la France.
Ceci dit, le gouvernement est en place et il doit s’occuper impérativement de la France et des Français.
J’ai déjà dit à Michel Barnier que si son gouvernement veut tenir le plus longtemps possible, c’est en travaillant non pas pour satisfaire les partis, mais pour répondre aux aspirations du peuple.
Les commentateurs lui donnent une espérance de vie limitée, raison de plus de travailler comme s’il travaillait pour l’éternité.
-Augmenter le pouvoir d’achat des Français, en recherchant d’autres sources de financement pour les retraites, la maladie et la dépendance.
-Rendre le pays plus sûr de sorte que chacun puisse vivre en tranquillité sans craindre ce que peut faire le voisin.
-Réduire l’immigration à ce qui est acceptable et qu’on peut assimiler dans notre mode de vie.
-Rendre à l’éducation sa vocation première de former nos enfants au raisonnement, loin des idéologies woke qui détruisent nos racines et notre culture.
-Rendre notre système de santé plus performant. Ce n’est pas un problème d’argent mais d’organisation, comme pour l’éducation.
-Supprimer toutes ces contraintes administratives ou ces normes qui emmerdent les français et ne leur permettent pas de vivre honnêtement de leur travail.
Voilà quelques pistes d’un travail de fond auquel il faut s’attaquer non pas parce que les partis le demandent, mais parce que c’est indispensable au pays.
De même il n’est pas moralement possible de laisser à nos enfants la charge du remboursement de nos propres dépenses. Et comme la France est déjà le pays où les prélèvements sont les plus importants, il n’y a d’autre solution que réduire drastiquement nos dépenses, en commençant par celles qui sont inutiles !”
Claude Barate