Crèche dans le patio de la mairie de Perpignan : respectons la mémoire de Victor Hugo !

Qu’on se le dise, Victor Hugo n’a jamais dit : « l’État chez lui, l’Église chez elle ».
En sa qualité de député du parti de l’Ordre, lors de la discussion du projet de Loi portant sur l’instruction publique, et qui sera dénommée loi Falloux lors de sa promulgation le 15 mars 1850, Victor Hugo avait réellement dit « […] l’Église chez elle et l’État chez lui […] ».
Cette citation, bien que certains en inversent les mots, doit être remise dans son contexte historique.
Il est aisé de constater qu’en soutenant ledit projet de loi portant sur l’instruction publique, Victor Hugo n’avait nullement l’intention de dénigrer l’enseignement libre. Il s’opposa essentiellement au monopole de l’enseignement religieux dans les écoles, ni plus, ni moins. C’est ce que l’on appelle un argument de vérité, dans tous les sens du terme.
Autant dire que la Troisième République n’a jamais abrogé la Loi Falloux. D’ailleurs, certains articles (en particulier l’article 23) sont encore en vigueur en Alsace et Moselle.
À ce jour, les enfants de Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, sont scolarisés dans la prestigieuse École alsacienne de Paris !
Il va de soi que l’installation temporaire de la crèche dans le patio de la mairie de Perpignan ne relève surtout pas d’une décision idéologique et encore moins cultuelle.
Elle s’inscrit dans le cadre de la préservation du patrimoine festif et culturel de la capitale du Roussillon.

Henri Ramoneda