(Photo @AmadoJover)

 

C’était il y a presque trente ans… le 12 janvier 1995. Un an plus tôt, le dimanche 16 janvier 1994, une manifestation géante était organisée, à Paris, pour l’école publique, contre François Bayrou (CDS-MoDEM), alors ministre de l’Education Nationale (de mars 1993 à juin 1997). Il y eut un million de manifestants, entre République et Nation, un des plus grands rassemblements nationaux, une véritable déferlante qui a également scellé par la suite la déroute d’Edouard Balladur (RPR), alors Premier Ministre (de mars 1993 à mai 1995) et de son fameux CIP (Contrat d’Insertion Professionnelle)… A Perpignan, un an plus tard, un an plus loin, lycéens et étudiants, notamment, maintiennent la pression. Lors d’une visite privée à son ami le maire de Perpignan, Jean-Paul Alduy (UDF-CDS), à l’Hôtel-de-Ville, le 14 janvier 1995, en pleine campagne électorale pour les Municipales, François Bayrou est chahuté par environ 250 enseignants et parents d’élèves qui manifestent. Rarement, dans tout le pays, et en particulier sur le sol roussillonnais, à Perpignan, un conflit social n’aura mobilisé autant de personnes en colère. Une sacrée épine dans le pied du gouvernement de l’époque. Par ailleurs, en suivant, les grèves de fin 1995 en France contre le plan d’Alain Juppé (RPR), Premier Ministre (de mai 1995 à juin 1997) furent à leur époque les plus importantes depuis celles de mai 1968. Au cumul, le nombre moyen annuel de jours de grève en 1995 a été six fois supérieur à celui de la période 1982-1994 (source journal L’Humanité). Même le récent mouvement contre la réforme des retraites n’a été sans commune mesure dans son intensité, malgré l’existence et l’influence des réseaux sociaux.

 

L.M.

 

(Photo @AmadoJover)

03 février 1995, sitting au pied du Castillet. Les lycéens sont dans la rue… (photo @PatrickDaviau).

07 février 1995, toujours au pied du Castillet (photo @MichelCoupeau).