Noëlle Châtelet était hier l’invité du CML (Centre Méditerranéen de Littérature d’André Bonet), au Conseil général des Pyrénées-Orientales à Perpignan,  pour la présentation de son roman  Madame George, Seuil, 2013.

Le roman trouve pleinement sa place dans les thématiques chères à l’auteur : l’exploration des frontières de la personnalité, la réflexion sur la mort, la présence du corps, l’importance de la gastronomie et de la convivialité, l’amour de l’Italie, la transmission, l’attention aux enfants… Mais — comme à un bon repas — les ingrédients dont on reconnaît l’arôme et la touche personnelle de la cuisinière composent à chaque fois un menu différent. Celui-ci est entre humour, légèreté et tendresse, avec un infini respect pour tout ce qui échappe au narrateur, mais qu’il n’a pas à juger.

C’est un récit à la fois drôle et excitant, qui, comme dans un roman policier, multiplie les pistes pour les regrouper dans un bouquet final où tout prend sens — jusqu’au prélude de Chopin entendu par la fenêtre d’une voiture dans un embouteillage…

Une seconde rencontre avec Noëlle Châtelet s’est déroulée chez Pierre de la Fabrègue dans les salons du Domaine de Rombeau à Rivesaltes, où le CML avait prévu une rencontre entre la philosophe et Jacques Martinez, peintre et sculpteur venu parler de son livre “Espagnol de Merde” ou la véritable et longue histoire des cinq saisons, Grasset 2012. Son histoire remonte à l’enfance en Algérie. Né à El-Biar (comme Jacques Derrida), faubourg semi-chic d’Alger. C’est le grand-père maternel, directeur de ferme, qui l’élève ; Entre-temps, il a eu la tuberculose, sa grand-mère adore Pierre Loti, ses parents divorcent, et pour ses 10 ans, il demande «des paysages». Le grand-père prend sa Hotchkiss et part faire un tour d’Italie avec le petit Jacques. Les femmes de Loti, celles de Raphaël. Il se pose à Nice puis deviendra assistant d’Arman et de César. Il fait aujourd’hui partie de ces artistes contemporains qui ont modifié radicalement le visage de l’art.

Littérature et art étaient au rendez-vous de ces deux beaux  moments littéraires  auxquels ont participé les artistes Bétariz Garrigo, Patrick Loste, Raoul Do Nascimento et l’écrivain Hélène Legrais.

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