Quel plus beau patrimoine en effet, que celui de la ruralité. À regarder de près, c’est ce que l’on peut découvrir en prenant le temps de visiter les initiatives des associations, des communes, dans l’arrière-pays. C’est le cas, sans conteste possible, à Ansignan sous l’égide d’Ansigna’muse, avec le marché des producteurs. Cette dernière fin de semaine, à l’occasion des journées du patrimoine, nous avons retrouvé cette ambiance vraie, signe de la réalité de notre pays malgré tout les aléas.

C’est ainsi que nous avons eu le plaisir, sans cesse renouvelé, de retrouver sur le parking de la cave coopérative, à deux pas de la salle G. Barbaza, toute cette richesse patrimoniale fournie par tous ces anonymes du monde rural. De l’artiste-peintre, au producteur de légumes, de l’apiculteur au producteur d’huile d’olive, en passant par l’artiste fabricant des poupées uniquement avec du matériel de récupération, ou bien encore avec le producteur d’huiles essentielles. Pour finir avec les enfants qui ne sont pas oubliés, grâce à l’espace ludique aménagé à leur intention.

Un monde rural qui veut vivre et le montre

En cette matinée du samedi 18 septembre 2021, c’est cette ambiance combien chaleureuse, humaine tout simplement, que nous avons retrouvée grâce aux efforts toujours renouvelés de l’association Ansigna’muse.
Tous les professionnels présents ont répondu favorablement à l’appel lancé. Ils sont venus parfois de l’Aude, du département voisin. Bien sûr, les villages environnants étaient bien représentés. Avec Saint-Paul-de- Fenouillet, nous avons retrouvé les croquants toujours travaillés de façon artisanale. Lorsqu’il est question de croquants, les Vins Doux Naturels ne sont jamais bien loin. Ils étaient présents par l’intermédiaire du mas Peyre en culture bio. Allez savoir pourquoi, Mesdames les maires de Cubières-sur-Cinoble, Maryse Baillat et celle de Camps sur l’Agly, Rolande Alibert, étaient là pour vanter les mérites de ce breuvage des Dieux. Ainsi fonctionne la ruralité : grâce à la solidarité.
Bien évidemment, Elodie Gasnié, auteure, dont nous avons déjà parlé dans nos colonnes, était présente avec son denier livre de la trilogie : « Le Dolmen et la Lune ». Rappelons qu’Elodie reverse un don sur ses ventes réalisées pour le pont-aqueduc d’Ansignan, mais aussi Aux amis du moulin d’Heuzecourt dans la Somme. Encore un acte de solidarité.

Le monde rural et sa grande culture

En premier lieu, celle de la solidarité. Solidarité du monde rural, qu’il faut non seulement entretenir, mais développer. Alors, les visites de nos élus sont très sympathiques, mais à notre avis, cela est largement, très largement insuffisant même si elles sont appréciées par tous. Le monde rural a besoin d’actes. Et d’actes forts, pour permettre justement le développement de ces solidarités.
La volonté des bénévoles, nous disons bien des bénévoles, doit être renforcée, aidée par des efforts persévérants, opiniâtres, sans une seconde de relâche. Ces bénévoles, chaque jour, chaque heure, sont mobilisés pour faire apprécier et faire vivre l’arrière-pays. Leurs efforts doivent être récompensés. Pas uniquement par esprit de boutique, mais bien parce que la connaissance de cet arrière-pays, est porteuse d’intelligence individuelle et collective, de savoir faire, d’humilité, de générosité. Mais ces divers éléments ne vont-ils pas ensemble ?
Que dire des artistes bien souvent anonymes, qui mériteraient la première place du hit-parade dans bien des expositions ? À Ansignan, leurs œuvres authentiques, étaient accrochées dans la salle G.Barbaza.
Ici, pas de représentation somptuaire de la vieille garde de Napoléon Premier, de la construction de la tour Eiffel ou encore d’une inauguration au Musée du Louvre.
Non ! Rien de tout cela. Ici, tout est fait dans la simplicité et surtout dans la convivialité. Cela se sent, se hume, se transpose, se répercute. Puisse demain cet élan se transmettre à l’infini.

Joseph Jourda