La cave coopérative de Baixas, par le biais de son président Roger Torreilles, et l’Agglo Perpignan Méditerranée, représentée par le vice-président délégué « eaux et assainissement », Francis Clique, ont signé une convention de partenariat autour d’un projet ambitieux. Il s’agit de mobiliser 55 vignerons et 500 hectares afin de mettre en œuvre des modes d’exploitation à même de réduire drastiquement l’usage des produits phytosanitaires. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une démarche, menée par l’Agglo sur son territoire, qui vise à restaurer la qualité de l’eau à la source.
« La cave Dom Brial va devenir une vitrine qui doit nous permettre d’enclencher une dynamique auprès des viticulteurs locaux » s’est réjoui Francis Clique. En effet, depuis 2011, l’Agglo a ciblé plusieurs captages prioritaires, à la fois stratégiques pour la ressource en eau potable et dont la qualité à la source présente des signes de dégradations dus à l’emploi de produits phytosanitaires. C’est le cas notamment de ceux d’Espira de l’Agly et de Cases-de-Pène, dont la zone de protection comprend les parcelles d’une cinquantaine de vignerons de la cave coopérative Dom Brial.
Au lieu d’entreprendre une démarche auprès de chaque exploitant, comme cela se fait par ailleurs sur d’autres périmètres, il a été possible d’impliquer l’ensemble de la structure, qui, comme l’indique son président Roger Torreilles « est à la pointe depuis plusieurs années sur les enjeux de développement durable ». C’est ainsi que le programme agro-environnemental (PAE) de la cave Dom Brial a fait partie des 8 projets retenus par l’Etat français sur l’ensemble du Languedoc Roussillon.
A travers des aides contractées auprès du FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) et de l’Agence de l’Eau, les viticulteurs qui s’engagent dans la réduction de l’usage des produits phytosanitaires peuvent mettre en place des techniques alternatives. Il s’agit par exemple de désherber un rang sur deux, de privilégier le labour entre les rangs, voire la simple tonte, d’utiliser des équipements spéciaux dits « interceps » afin de couper l’herbe sous le rang…
Toutes ces possibilités demandent également une formation des vignerons, raison pour laquelle une parcelle-pilote a été mise en place afin de tester un grand nombre de techniques alternatives et de les expliquer aux exploitants. La qualité de notre eau potable est en jeu et, comme le précise le maire de Baixas, Gilles Foxonet, vice-président de l’Agglo délégué à la Viticulture et à l’Agriculture : « assainir ces terres, c’est préparer l’avenir ».