On savait que la fière capitale catalane comptait parmi les villes les plus polluées d’Europe, mais une enquête internationale, dont les résultats sont tombés aujourd’hui, est encore plus accablante concernant la qualité de vie des Barcelonais.
La pollution de l’air dans les grandes métropoles européennes, liée en particulier au trafic routier, aurait un impact direct sur l’espérance de vie, selon les conclusions d’un programme scientifique européen publiées ce mercredi 2 mars 2011.
– “Mené durant trois ans dans 12 pays européens par plus de 60 scientifiques”, détaille une dépêche de l’agence AFP, “le projet Aphekom, coordonné par l’Institut de veille sanitaire (InVS), s’est attaché à déterminer les impacts sanitaires et économiques de la pollution atmosphérique et à évaluer l’effet des règlementations dans ce domaine. Il montre ainsi que l’espérance de vie dans les grandes villes européennes pourrait augmenter jusqu’à 22 mois – à Bucarest (Roumanie) et Budapest (Hongrie) – pour les personnes âgées et plus si la valeur guide préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les particules fines était respectée. Dans les 25 grandes villes étudiées, totalisant 39 millions d’habitants, le dépassement du seuil de 10 microgrammes par m3 d’air fixé par l’OMS pour le niveau moyen annuel de particules fines PM2,5 (moins de 2,5 microns) se traduit par 19 000 morts par an. D’un point de vue économique, il pèse pour environ 31,5 milliards d’euros par an (dépenses de santé, absentéisme…)”.
Sur les 25 villes retenues pour ce classement, la capitale suédoise Stockholm est la seule sousble seuil OMS (9,4 microgrammes/m3).
Bucarest, Budapest et Barcelone, qui ont les niveaux de particules fines les plus élevés, pourraient, en les abaissant, gagner respectivement 22, 19 et 14 mois d’espérance de vie !
Les 9 villes françaises analysées, moins touchées en règle générale, pourraient, elles, gagner de 4 à 8 mois d’espérance de vie, soit environ 3 000 décès annuel tout de même. C’est Marseille, la plus touchée, qui aurait le plus à y gagner (7 mois), devant Lille, Paris, Lyon et Strasbourg (6 mois), suivies de Bordeaux et Rouen (5 mois), puis Le Havre et Toulouse (4 mois).
Les particules fines, qui peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires, sont émises par la combustion. Dans les grandes concentrations urbaines, précise encore l’AFP, “les émissions des véhicules, surtout avec des moteurs diésel, contribuent pour près d’un tiers d’entre elles. Le projet Aphekom a aussi montré qu’habiter à proximité du trafic routier augmente sensiblement le risque de maladies chroniques. Il a ainsi estimé que dans 10 villes européennes, 15 % des asthmes de l’enfant pouvaient être attribués au trafic urbain (…)”.