(Vu sur la Toile)

 

Un Français aurait financé le terrorisme grâce à sa vente de miel
(Par LePoint.fr)

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Magazine Le Point.- De l’apiculture à l’islam radical, l’homme était surnommé «Abou Abeille». Selon les informations de nos confrères du Parisien, un Français de 42 ans a été interpellé le 11 octobre dernier par les policiers de la sous-direction antiterroriste après avoir été expulsé de Malaisie (où il vivait pour des raisons professionnelles), deux semaines plus tôt. Il est soupçonné par les autorités d’avoir utilisé les bénéfices de ses activités de commercialisation et d’exportation de miel afin de financer des djihadistes en Syrie, de plusieurs transferts d’argent vers des destinations de zones de guerre et d’avoir lui-même rejoint personnellement rejoint Daech entre 2013 et 2014.
L’homme a été placé en garde à vue, à l’issue de laquelle il a été mis en examen pour «financement du terrorisme» et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Conformément aux réquisitions du Parquet national antiterroriste, il a été placé en détention provisoire. « Abou Abeille » serait l’un des donateurs du « réseau Sekerci », un système de cyber financement du terrorisme via des coupons de cryptomonnaies achetés dans des bars-tabacs dont les QR codes étaient envoyés en Syrie pour que l’argent soit encaissé sur place.

 

Un séjour suspect en zone irako-syrienne

 

Ce réseau a été mis au jour après un signalement de Tracfin, le service de renseignement qui lutte contre les circuits financiers clandestins et le financement du terrorisme. Les enquêteurs ont découvert que deux djihadistes français membres de l’organisation Hayat Tahrir al-Cham se cachaient derrière ce réseau, désigné comme « réseau Sekerci », du nom de l’un des deux hommes. Tous deux vivraient actuellement au nord-ouest de la Syrie.
Selon Le Parisien, au moins 340 000 euros, dont une grande partie viendrait de fonds français, ont transité vers leurs comptes. Les enquêteurs ont ainsi découvert qu’un certain « Abou Abeille » figurait parmi les proches d’un donateur particulièrement actif. Ils cherchent désormais à établir les motivations de ces dons, d’autres membres du réseau ayant plaidé vouloir apporter de l’aide à des proches détenus dans des camps gérés par les Kurdes, à savoir d’anciens djihadistes que la France refusait de rapatrier.

Deux autres hommes impliqués dans ces transferts de fonds en cryptomonnaie de la France vers la Syrie ont, quant à eux, été reconnus coupables d’ « association de malfaiteurs » et de «financement du terrorisme» et condamnés à deux et trois ans de prison ferme, mi-septembre. «Abou Abeille», lui, aurait fait un séjour entre la Syrie et l’Irak « au début des filières de l’État islamique », selon le quotidien, ce qui conduit les enquêteurs à penser que ses dons ont pour motivation une idéologie et raison pour laquelle des infractions criminelles sont, pour l’heure, retenues par la justice antiterroriste.