Si les circonstances exactes ne sont toujours pas officiellement connues, les huit personnes décédées dans l’incendie et l’explosion qui ont eu lieu dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 février 2022, rue Arago dans le centre historique du village de Saint-Laurent-de-la-Salanque, sont désormais toutes identifiées.

Rappelons qu’une trentaine de personnes ont également été blessées lors de cette tragédie – dont cinq hospitalisées et parmi elles une grièvement toujours en soins à Montpellier -, ainsi que des riverains ont dû se reloger ailleurs car certains bâtiments menaçaient de s’effondrer.

Ce samedi après-midi, le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Perpignan, a tenu une conférence de presse durant laquelle – en attendant les premières conclusions des analyses menées par la Police scientifique -, il a livré quelques détails, du moins quelques pistes, concernant notamment le démarrage de l’incendie (ou de l’explosion car on ne sait toujours pas lequel des deux sinistres a provoqué le départ de cette catastrophe*) qui a pu se propager à partir du rez-de-chaussée, au niveau de l’Alimentation générale.

Divers témoignages qui concorderaient, mais qui à cette heure-ci sont toujours à mettre au conditionnel, car ils doivent être mis en situation par les enquêteurs, rapporteraient au moment des faits la présence d’un ou plusieurs individu(s) qui auraient pu être les auteurs d’un acte malveillant. Il(s) aurai(en)t été vu(s) s’enfuyant juste après le départ du feu… Mais cela reste à confirmer, car ces faits ne sont toujours pas ni identifiés ni authentifiés.

Toutefois, la rumeur publique, de plus en plus instante, elle, ne se prive pas d’évoquer une piste criminelle.

L’exploitation des images de la vidéoprotection installées sur l’ensemble du territoire de la commune – et pas uniquement dans le périmètre intra-muros concerné par l’incendie -, pourrait éclairer l’enquête sous un nouveau jour. Une vingtaine de caméras quadrillent la ville. Et, cette nuit-là, toutes fonctionnaient.

Près d’une semaine après ces dramatiques événements, la population laurentine reste sous le choc.

Certains habitants sont encore marqués par l’incendie de l’église, en janvier 2020, provoqué involontairement par deux adolescents qui s’amusaient à l’intérieur de l’édifice. Cependant, une vingtaine de sapeurs-pompiers avaient dû intervenir pour maîtriser la situation. Deux ans plus tard, la commune, qui compte 11 000 habitants, n’a toujours pas d’église accessible aux familles pour enterrer leurs défunts, et c’est à Torreilles ou au Barcarès que se déroulent les obsèques… D’ailleurs, ce samedi 19 février, c’est dans l’église de Torreilles que l’évêque du diocèse Perpignan – Elne, Mgr. Norbert Turini, a célébré la messe pour les défunts.

 

L.M.

 

 

*Trois bonbonnes de gaz auraient été découvertes dans les décombres.