(Vu sur la Toile)

 

Le restaurateur turc Salt Bae fait polémique en facturant un repas plus de 160 000 €
(Article de Par Juliette BROSSAULT • Rédaction journal Ouest France)

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Ouest France.- Le restaurateur turc Salt Bae est une star d’Instagram, où il s’est fait connaître avec sa « découpe samouraï » et sa manière d’agrémenter ses steaks de feuilles d’or. Depuis le 17 novembre 2022, il fait de nouveau parler de lui après avoir publié sur les réseaux sociaux une addition plus que salée dans l’un de ses établissements. Quatorze convives ont payé 161 400 €, soit… 11 530 € par personne !

Pas moins de 1 180 € un steak recouvert de feuille d’or, 17 000 € la bouteille de vin Petrus, vin rouge bordelais dont le prix est normalement quatre à trente fois moins élevé, 14 € la bière Heineken ou encore 45 € pour quelques bouteilles d’eau plate… Voici les prix hallucinants payés par des clients, dans un restaurant à Abou Dabi, aux Émirats arabes unis, appartenant au célèbre chef turc Salt Bae, le 17 novembre 2022. Plus connu pour sa manière de saupoudrer le sel plutôt que pour la qualité de ses mets.

Le prix total qu’ont payé les 14 personnes assises à la table du Nusr-Et Steakhouse ? Pas moins de 161 440 €, soit 11 530 € par personne. Une note plus que salée que Salt Bae, de son vrai nom Nusret Gökçe, ne s’est pas privé de partager aux quarante-neuf millions d’abonnés de compte Instagram, assorti du commentaire provocateur « la qualité n’est jamais chère ». De quoi outrer un certain nombre d’internautes qui ne se privent pas de le faire savoir.

« Cher pour rien » ; « 55.00 [Dirham des Émirats arabes unis soit 14 €, NDLR] pour 1 Heineken n’est pas de la qualité et ne peut même pas être appelé expérience, le seul mot pour cela est : Vol ! », peut-on lire dans les commentaires de la photoou encore : « C’est de la folie. Il ne s’agit même pas de bonne nourriture. C’est juste un prix criminel. Que de l’ego. Pourquoi ne prenez-vous pas une partie de cet argent surtaxé que vous obtenez des riches pour nourrir les enfants affamés dans les pays du tiers-monde et leur construire des écoles et des hôpitaux ? ».

 

Le chef préféré des footballeurs

 

Salt Bae, pour « sel » et « chéri » en anglais est boucher depuis ses 14 ans et désormais propriétaire de vingt-trois restaurants de viandes, rouges notamment, à travers le monde. Il est devenu célèbre en 2017 grâce à une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Sa marque de fabrique ? Sa manière de trancher les morceaux de bœufs grillés avec la justesse d’un samouraï, le tout dans une chorégraphie presque sensuelle. Et surtout sa façon de saupoudrer le sel, coude replié en faisant rouler les poignets. Une pose que les internautes et les stars s’amusent à reprendre. Ses restaurants à succès attirent de nombreuses célébrités : Leonardo Di Caprio, Rihanna, Ben Affleck, Drake, Michael Phelps… et beaucoup de footballeurs ! Lionel Messi, Thibaut Courtois, Neymar, Manuel Neuer, Kylian Mbappé, Karim Benzema sont devenus des trophées que Salt Bae arbore sur son compte Instagram.

En 2019, la dégustation d’une entrecôte recouverte d’or par le footballeur français Franck Ribéry avait fait polémique. Face à l’indécence de son prix, l’animatrice de télévision Audrey Pulvar avait tweeté : « Si vous ne savez pas quoi faire de votre argent, il reste plein de causes à fiancer et soutenir, dans le monde ». Ce à quoi Franck Ribéry avait répondu qu’il faisait « ce qu’il veut de l’argent qu’il gagne » et qu’il relevait l’absence de réaction des médias lors de ses dons à des œuvres caritatives.

 

Épinglé pour non-respect des codes sanitaires

 

Ce n’est pas la seule controverse qui a gravité autour de Salt Bae. En 2020, il avait été contraint de fermer quelque temps l’un de ses restaurants à Boston aux États-Unis pendant la pandémie de COVID-19, pour non-respect du protocole sanitaire : les clients et les employés ne portaient pas de masques et la distanciation sociale n’était pas respectée.

Le cuistot a lui-même été épinglé par la revue anglo-saxonne Eater spécialisée dans l’information culinaire en 2018, rapporte le Huffington Post, pour le non-respect des normes sanitaires. Il lui était reproché de manipuler la viande à mains nues dans son restaurant new-yorkais alors que « le code sanitaire de la ville interdit aux restaurateurs de manipuler à mains nues de la nourriture prête à être servie », a affirmé le porte-parole des services sanitaires de New York au média américain Newsweek. Pour éviter que le scandale ne fasse de l’ombre à son business, Salt Bae porte depuis des gants noirs sur toutes les vidéos qu’il poste.

Mais ce n’est pour autant que les critiques ont cessé. En 2018, le média américain, New York Post l’avait qualifié « d’erreur publique n° 1 », en ajoutant que « son attaque à la lame de boucher […] n’a pas réussi à attendrir suffisamment la côte de bœuf non désossée et dure comme du cuir de chaussure, qui, pour le plaisir, était chargée d’horribles masses de graisse ». Malgré les critiques tant sur la qualité de son restaurant que sur les prix exorbitants, Salt Bae continue de fasciner au vu des centaines de milliers de « j’aime » qu’il obtient sur chacune de ses publications Instagram.

(Source Quotidien régional Ouest France)